La septième limite planétaire en passe d'être franchie : pourquoi sommes-nous en danger ?

Selon le Potsdam Institute for climate impact research (PIK), nous nous apprêtons à franchir de manière "inévitable" la septième limite planétaire. En quoi consiste-t-elle ? L'avenir de l'humanité est-il vraiment menacé ?

Acidification océans coraux septième limite planétaire
L'acidification est liée à l'absorption du dioxyde de carbone (CO2), toujours plus important, par les océans : cela entraîne la diminution du pH de l'eau de mer, qui devient nocive pour les organismes.

Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, l'avenir "vivable" de notre planète semble compromis, au moins à long-terme. Pourquoi ? Parce que la septième limite planétaire sera bientôt inévitablement franchie, une septième limite sur neuf seuils d'alerte qui affectent la stabilité, l'habitabilité de la Terre et sa capacité de résilience. Et si tout était déjà fichu ?

Six limites sur neuf déjà franchies !

Une limite planétaire est un indicateur, un seuil physique déterminé il y a quinze ans par des scientifiques, que l'humanité ne doit pas dépasser si elle souhaite rester dans une "zone de fonctionnement sûre", et donc si elle souhaite survivre. Neuf limites ont déterminées, et à cause des activités humaines, six ont d'ores et déjà été franchies, nous rapprochant donc du point fatidique...

Les six limites déjà dépassées sont le réchauffement climatique, la déforestation, la perte de biodiversité, la quantité de plastiques et de produits chimiques, la raréfaction de l'eau douce, et l'équilibre du cycle de l'azote (un équilibre perturbé notamment par les pesticides). Ces six indicateurs continuent inexorablement à se dégrader, ce qui n'augure rien de bon.

D'autant que le bilan de santé de la planète, "Planetary Health Check", publié le 23 septembre par le PIK (Potsdam Institute for climate impact research), révèle qu'une septième limite planétaire sera dépassée de manière "inévitable", le tout "dans un avenir proche". Il ne resterait donc que deux cartouches à notre planète Terre avant que son habitabilité ne soit remise en cause...

Le pH de l'eau de mer diminue...

Cette septième limite, c'est l'acidification des océans ! Elle est liée à l'absorption du dioxyde de carbone par ces océans : un CO2 dont les émissions ne cessent de croître... En l'absorbant, l'eau de mer voit son pH diminuer, elle devient donc nocive pour de nombreux organismes marins (coraux, plancton, coquillages).

Au final, c'est toute la chaîne alimentaire marine qui en souffre, et cela réduit encore en retour la capacité d'absorption du CO2 : un terrible cercle vicieux ! Le problème, c'est que même en réduisant rapidement les émissions de CO2, vu le carbone déjà émis et absorbé et le temps de réponse lent du système océanique, franchir cette septième limite semble "inéluctable".

Reste donc deux limites, pour le moment non franchies : l'état de la couche d'ozone, qui s'améliore depuis l'interdiction de certaines substances nocives en 1987, et la concentration en particules fines dans l'atmosphère, qui se rapproche du seuil d'alerte mais qui montre des signaux d'amélioration grâce aux mesures anti-pollution de l'air prises dans certains pays.

Plus les limites seront franchies, plus l'habitabilité de la planète sera remise en cause, et plus des points de bascule irréversibles se déclencheront... Mais comme ces neuf seuils écologiques sont interconnectés, seule une vraie politique environnementale s'attaquant à toutes ces limites (les neuf) aura un réel impact sur le futur de la planète, et donc de l'humanité...

Référence de l'article :

Nous nous apprêtons à franchir de façon "inévitable" une septième limite planétaire - Geo

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