La pollution de l'air augmente le risque de cancer du sein jusqu'à 19% !
La pollution atmosphérique augmente le risque de cancer du sein "de 8 à 19%" en fonction du polluant selon une récente étude menée durant plus de 20 ans sur 100 000 femmes.
C'est officiel, la science prouve le lien entre la pollution atmosphérique et le cancer du sein. À l'origine de ces résultats : une étude menée par les membres du Centre de lutte contre le cancer Léon-bernard de Lyon, de Gustave-Roussy, de l'école centrale de Lyon, de l'université de Leicester (Royaume-Uni), de l'Ineris et du centre Bordeaux Population Health.
L'étude a duré 21 ans et plus de 100 000 femmes en France ont été suivies. Les résultats démontrent que certains polluants de l'air pourraient augmenter le risque de cancer du sein et notamment en cas d'exposition au dioxyde d'azote comme le révèle LePoint. L'étude vient s'ajouter aux nombreux autres récents travaux qui vont en ce sens.
"Des études épidémiologiques et expérimentales ont suggéré que l’exposition à des polluants environnementaux, en particulier ceux à effet perturbateur endocrinien, pourraient avoir un rôle dans le développement du cancer du sein", peut-on lire sur le site du centre lyonnais. Parmi les facteurs de risque de cancer du sein, il y a la génétique, les hormones qui sont les plus fréquents.
Il faut aussi prendre en compte l'âge et le mode de vie (alcool, l'activité physique...). Une précédente méta-analyse, publiée en 2021, affirmait que 1 700 cancers du sein étaient liés à une exposition au dioxyde d'azote chaque année en France. De 1990 à 2011, 10 444 femmes ont été suivies. La moitié d'entre elles étaient atteintes de la maladie.
Les auteurs du projet franco-britannique, baptisé Xenair, ont travaillé sur l'exposition chronique à faible dose de huit polluants atmosphériques : dioxines, BaP, PCB, cadmium (les polluants ayant des propriétés xénœstrogènes), particules fines (PM10 et PM2.5), dioxyde d'azote et ozone (des polluants auxquels l'exposition est quotidienne), comme le révèle le communiqué.
Les chercheurs ont comparé les femmes malades et les cas indemnes. Et pour chaque femme, ils ont estimé les expositions moyennes et cumulées à chaque polluant en fonction de leur lieu d'habitation notamment. Les résultats de l'étude Xenair prouvent que cinq des huit polluants étudiés augmentent le risque de cancer du sein.
Parmi les polluants incriminés : les particules et particules fines et les polluants émis par le trafic routier, le chauffage au bois, ainsi que l'industrie manufacturière. "Selon le polluant concerné, le risque de cancer du sein augmente de 8% à 19%", détaille BFM Lyon. De nombreux cas de cancer du sein auraient pu être évités si la pollution atmosphérique diminuait.
Si les niveaux d'exposition de dioxyde d'azote étaient conformes aux seuils européens, à savoir 40 µg/m3, "1 % des cancers du sein de la population Xenair auraient pu être évités", décrivent les scientifiques. Et si les niveaux étaient conformes aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (10 µg/m3), "près de 9%" des cancers du sein détectés auraient pu être évités.
"Les résultats de l’étude Xenair suggèrent que la réduction des concentrations des polluants de l’air en France a le potentiel de contribuer à la prévention du cancer du sein. Cet investissement est essentiel pour prévenir la maladie et pourrait être compensé par les économies en matière de traitement, de prise en charge, et de coût pour la société par les cancers évités", concluent les auteurs.
Le projet Xenair n'est pas encore terminé. Les chercheurs tentent maintenant de déterminer si trois autres polluants peuvent aussi être responsables de l'augmentation du risque de cancer du sein. En France, le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins. Chaque année, 58 500 cas sont détectés et plus de 12 000 femmes en meurt.