Pollution : des niveaux très élevés dans le monde malgré le covid !
Malgré une baisse significative des activités polluantes due à la pandémie de Covid-19, de nombreux pays ont connu en 2020 une pollution excessive aux microparticules, responsable de nombreux décès prématurés.
C’est un nouveau rapport inquiétant publié cette semaine par IQAir et Greenpeace, l’association exploitant les données de stations de surveillance terrestres Celui-ci compile les données de pollution de l’air aux particules fines PM2,5 dans 106 pays du monde et démontre son niveau toujours aussi alarmant. Une grande majorité d’entre eux dépasse en effet encore les normes fixées par l’OMS. L’Asie, et en particulier l’Inde, demeure la région la plus touchée.
Une baisse en 2020 grâce à la pandémie
Pourtant en 2020, 84% des pays ont connu une baisse des niveaux de cette pollution de l’air aux particules fines PM2,5 grâce à une baisse de l’utilisation de l’énergie fossile suite au début de la pandémie de Covid 19. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) avait par ailleurs révélé dans son rapport annuel que la baisse des déplacements, de la production d'électricité et de l'activité industrielle avait abouti à une réduction de 7% des émissions en 2020.
Parmi les villes ayant enregistré une baisse spectaculaire de la concentration de particules fines dans l’air entre 2019 et 2020 : Pékin (-11%), Chicago (-13%), Delhi (-15%), Londres (-16%), Paris (-17%) et Séoul (- 16%).
Seul mauvais élève : les États-Unis. Le pays a enregistré une augmentation moyenne de 6,7% de la pollution aux PM2,5. En cause : les feux gigantesques ont notamment ravagé le nord-ouest du pays. Au point que 38% des villes américaines étudiées n’ont pas respecté les normes OMS en 2020, contre 21% en 2019.
… mais une baisse à nuancer
Cette baisse, qui a pu améliorer temporairement la qualité de l’air, est aujourd’hui largement nuancée : sur les 106 pays étudiés, seuls 24 respectaient les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La reprise sans doute trop brutale et excessive pour compenser les pertes économiques a pu saper les impacts positifs enregistrés en début d’année.
L’Inde, malgré des efforts conséquents demeure le pays le plus pollué du monde, avec 22 des 30 villes les plus touchées par les PM2,5. Le nombre de morts prématurées s'élève tout de même de 7 millions en 2020. La petitesse de ces particules – leur diamètre correspond au trentième d’un cheveu humain – leur permet de pénétrer dans le système sanguin via les poumons. Ainsi, elles peuvent engendrer des pathologies comme l’asthme, des cancers des poumons ou encore des maladies cardiaques.
Des conditions météorologiques qui ne devraient pas aider
Les prochains mois ne risquent pas permettre une baisse significative, bien au contraire : les habituels pics de pollution devraient se multiplier dans les semaines à venir - notamment à la faveur des épandages agricoles mais aussi des températures élevées qui favorisent tous les étés des pics de pollution à l’ozone.
Cet ozone des basses couches de l'atmosphère est issu de réactions chimiques, sous l'effet du soleil et de la chaleur, impliquant des polluants présents dans l'air, comme les oxydes d'azote, émis principalement par le trafic routier, et les composés organiques volatils (hydrocarbures, solvants...), rejetés par l'industrie.
Plus inquiétant, la pollution est soupçonnée par les chercheurs qui se penchent sur le rôle des particules fines d’aggraver la propagation du covid-19. Elles pourraient servir de "mode de transport" aux coronavirus, ou bien fragiliser suffisamment les organismes pour favoriser la transmission du covid.