La Grande Barrière de corail bientôt sur la liste des sites en danger
À la lumière d'un nouveau rapport, l'UNESCO propose d'accroître la protection de la côte nord-est de l'Australie alors que le gouvernement australien s'y oppose, de peur de perdre le tourisme. Explications dans cet article.
Le rapport WHC/21/44.COM/7B.Add, publié le 21 juin par le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture), comprend un examen détaillé de l'état de conservation de la Grande Barrière de corail australienne et un projet de résolution clair : cette zone naturelle devrait être inscrite sur la liste des sites du patrimoine mondial en danger.
La résolution proposée devrait être débattue, votée et adoptée (ou rejetée) lors de la convention sur la protection du patrimoine culturel et naturel de l'humanité, qui se tiendra du 16 au 31 juillet de cette année, à Fuzhou (Chine).
La proposition d'inscrire la Grande Barrière de Corail comme zone menacée bénéficie du soutien technique de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), mais a déjà reçu une réponse du gouvernement australien, qui considère que ce classement portera atteinte au prestige de son pays et de ses intérêts touristiques.
Statut de conservation de la Grande Barrière de corail
L'état de conservation de cette zone de récifs coralliens, longue de plus de 2 000 km, s'est détérioré ces dernières années, avec des épisodes de blanchissement (dégradation et mort des coraux) dans de vastes zones, aux eaux de plus en plus chaudes.
La nouvelle résolution de l'UNESCO souligne que les deux principales menaces pesant sur la Grande Barrière de corail sont la pollution de l'eau et le changement climatique, car la hausse des températures de l'eau de mer provoque le blanchissement et la mort des coraux. Tout cela pourrait affecter l'Australie et les territoires adjacents.
Au regard de l'attention que portent les autorités australiennes à ce dossier, le rapport ne laisse également aucun doute : la dégradation d'une grande partie de la Grande Barrière de corail est connue depuis des années, pourtant les mesures de protection adoptées jusqu'à ce jour, sont clairement insuffisantes.
La réponse du gouvernement australien
Le gouvernement australien travaille depuis des années pour bloquer l’ajout de la Grande Barrière de corail à la liste des zones "en danger", une mesure qui pourrait même conduire au retrait de la Grande Barrière de corail de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, où elle figure depuis 1981.
La réponse du gouvernement australien au nouveau rapport de l'UNESCO a été rapide et catégorique : déni et défi.
Le nouveau rapport de l'UNESCO recommande que le Comité lance un appel urgent à tous les États australiens et à la communauté internationale pour qu'ils prennent des mesures plus ambitieuses pour lutter contre le changement climatique.