La fusée de Jeff Bezos atteint l’orbite terrestre ! Quelles conséquences ?

C’est désormais officiel. La fusée New Glenn, de l’entreprise spatiale américaine Blue Origin, a décollé jeudi dernier, à 02h03, heure locale (08h03, heure de Paris). Le décollage s’est fait aux États-Unis, depuis la base spatiale de Cap Canaveral, en Floride, et ce, malgré des conditions météorologiques peu favorables.

L’évènement a connu plusieurs reports, mais le lanceur lourd, haut de 98 mètres, du milliardaire Jeff Bezos, a finalement fait son vol inaugural, de six heures. Un vol attendu depuis plusieurs années, et dont la dernière tentative avant le jeudi 16 janvier avait été annulée. En effet, le lundi précédent, le décollage n’avait pas pu se faire en raison d’un souci technique.

Concurrence dans le ciel américain

Avec cette démonstration, l’objectif du fondateur d’Amazon est clair : concurrencer SpaceX, leader sur le marché, notamment sur les satellites en orbite. Le patron de SpaceX n’est autre qu’Elon Musk et, malgré la concurrence évidente entre ces deux mastodontes de la Sillicon Valley, ce dernier n’a pas hésité à féliciter Jeff Bezos sur X, son réseau social.

Une méga fusée pour SpaceX

Cette concurrence est d’ailleurs saluée par Scott Hubbard, professeur à Stanford. Selon lui, celle-ci permet, d’une part, la baisse des coûts de lancement, et d’autre part, elle permet aux autorités états-uniennes de pouvoir se tourner vers une solution de repli.

Pour Blue Origin, la mission consistait, dans un premier temps, à atteindre l’orbite terrestre. Mission accomplie. En revanche, la tentative de récupération du booster, le premier étage de la fusée, perdu lors de la descente, a échoué. L’entreprise veut néanmoins rester positif. « Nous avons perdu le booster pendant la descente. Nous savions qu’il était ambitieux de faire atterrir le premier étage du premier coup. Nous allons apprendre, affiner et appliquer ces connaissances lors de notre prochain lancement au printemps. Nous sommes ravis du résultat d’aujourd’hui » a-t-elle fait savoir sur son compte X.

Aucun doute pour Blue Origin, le véritable objectif est atteint : mettre sa fusée en orbite. Son ancien engin, New Shepard, moins puissant, n’a jamais effectué un vol orbital. Avec New Glenn, Blue Origin rectifie donc le tir et se positionne comme concurrent direct de SpaceX. L’ambition se déploie sur les lancements de satellites, de vaisseaux et même, d’astronautes. Autre caractéristique, New Glenn se veut en partie réutilisable, à l’instar de sa rivale de chez SpaceX, Falcon 9. Cela permet non seulement de réduire les coûts, mais cela permet également un rythme de vol plus soutenu.

Un défi de taille, puisqu’avec ses fusées Falcon Heavy et Falcon 9, Elon Musk dominent aujourd’hui le terrain. Sans compter que la société américaine SpaceX développe actuellement la plus grande fusée jamais construite, une mégafusée baptisée Starship. La concurrence s’annonce donc rude, mais Blue Origin compte bien se hisser à la première place du podium.

Des vols programmés pour l'année à venir

Si le vol orbital est une première pour Blue Origin, l’entreprise américaine assoie son sérieux sur le marché du tourisme spatial. En effet, la fusée New Shepard a beau ne pas aller en orbite, elle permet néanmoins d’emmener, pour quelques minutes, des voyageurs dans l’espace. Avec New Glenn, Jeff Bezos entend bien attaquer ce nouveau marché.

Ce vol inaugural ne sera probablement pas le seul et unique. Plusieurs lancements sont prévus pour l’année 2025, notamment pour des institutions de renom, telles que le gouvernement américain et l’agence spatiale américaine.

Références de l’article :

La fusée New Glenn de la société de Jeff Bezos, Blue Origin, décolle pour la première fois

La fusée géante New Glenn réussit à voler pour la première fois, mais rate un test clé