La décrue se poursuit à Paris
Après plusieurs semaines de hausse et une cote maximale de 5,85 mètres enregistrée ce lundi, le niveau de la Seine a commencé à baisser. La décrue s'annonce lente d'autant plus que de nouvelles pluies sont attendues.
Le niveau de la Seine n'aura donc pas dépassé les 6,10 mètres de juin 2016 à la station de Paris Austerlitz. La cote maximale enregistrée ce lundi est de 5,85 mètres soit 25 centimètres sous le niveau de juin 2016. Vigicrues maintient toutefois ce mardi une grande partie de la région parisienne en vigilance orange en raison du niveau très élevé du fleuve. La Marne aval reste elle aussi en vigilance orange en raison de niveaux élevés. Les Boucles de la Seine sont aussi sous surveillance même si la situation s'améliore très lentement.
Après les fortes pluies enregistrées depuis le 1er décembre et qui ont mené à cette crue importante (excédent pluviométrique de 186% enregistré entre le 1er décembre 2017 et le 28 janvier 2018 à Paris par exemple), une décrue s'est amorcée après une période de temps sec depuis le week-end dernier. Si le niveau de la Seine s'élevait encore à 5,85 mètres hier après-midi, il est désormais de 5,71 mètres ce mardi après-midi à 14 heures soit une baisse de 14 cm en l'espace de 24 heures.
Si la crue à Paris n'a pas atteint les niveaux de juin 2016, la situation était en revanche beaucoup plus délicate dans les villes longeant les Boucles de la Seine comme notamment à Poissy. La cote maximale enregistrée à Poissy ce mardi était de 5,38 mètres contre les 5 mètres de la crue de juin 2016. Fort heureusement, une très lente décrue s'est amorcée ce mardi matin dans les Yvelines. Le niveau à la station de Chatou a par exemple baissé de 4 cm en l'espace de 12 heures. La décrue s'annonce un peu plus lente dans les villes à aval de Conflans-Sainte-Honorine en raison des apports de l'Oise.
Un retour à la normale très long
De nouvelles pluies sont attendues dès mercredi sur les bassins alimentant la Seine. Il pourrait tomber entre mercredi et dimanche sur un grand quart Nord-Est de 20 à 40 millimètres. Ces nouvelles pluies devraient freiner la décrue amorcée ce mardi voire même la stopper. Il n'est d'ailleurs pas improbable que les niveaux repartent à la hausse en fonction des cumuls qui seront enregistrés en deuxième partie de semaine.
Après avoir touchée l'Île-de-France, l'onde de crue se propage désormais vers la Normandie où la situation était déjà critique ce mardi après-midi en raison des coefficients de marée élevés. Les grandes marées (coefficient jusqu'à 109) font craindre des inondations importantes comme celles qui avaient touché les villes de Rouen et d'Elbeuf pendant la crue de juin 2016. Ces grandes marées empêchent en effet l'écoulement normal de la Seine entre le barrage de Poses et la Manche.
Le retour à la normale sera dans tous les cas très long. A Paris, les niveaux restaient très élevés ce mardi après-midi et le tronçon central du RER C restera fermé jusqu'au 5 février. La navigation restait interrompue sur la Seine et le restera tant que le niveau du fleuve ne repassera pas sous la barre des 4,30 mètres. La voie Georges-Pompidou devrait rester fermée encore plusieurs semaines entre le Pont du Garigliano et le Pont de Bir Hakeim le temps que le niveau de la Seine baisse suffisament et que les opérations de nettoyage et de réhabilitation de la voirie soient menées à bien.
Les prochaines semaines seront dans tous les cas surveillées de très près. Les quatre lacs-réservoirs qui permettent de contenir de plusieurs dizaines de centimètres le niveau de la Seine sont saturés. Si de nouvelles pluies intenses devaient alimenter de nouveau les bassins de la Seine, les cours d'eau réagiraient de manière automatique sans que les lacs-réservoirs puissent jouer un quelconque rôle sur le niveau de la Seine.