La baleine bleue protégée du cancer par son ADN, un espoir pour l'Homme ?
Une étude réalisée par des chercheurs brésiliens montre que la baleine bleue, le plus gros animal vivant sur Terre, possède des gènes lui permettant de résister au cancer. L'analyse de son ADN, véritable parapluie contre les cellules cancéreuses, est-elle prometteuse pour l'Homme ?
C'est une découverte qui va peut-être nous aider à y voir plus clair dans la lutte contre le cancer. La baleine bleue, le plus gros animal vivant sur la planète, dispose en effet de gènes lui permettant de résister aux cellules cancéreuses. L'ADN de la baleine bleue cache-t-il vraiment un espoir pour l'Homme ?
La force de 4 gènes liés à la taille de la baleine
La découverte en question a été publiée le 19 janvier dernier dans la revue Scientific Reports, et provient du travail de chercheurs brésiliens de l'université de Campinas. Leurs résultats sont clairs : la baleine bleue, le plus grand cétacé du monde, dispose de quatre gènes lui permettant de se protéger contre le cancer. Une conclusion étonnante, car traditionnellement, plus les animaux sont grands, plus ils ont tendance à développer facilement des tumeurs cancéreuses.
Au sein du laboratoire de génomique évolutive où cette découverte a été révélée, les scientifiques ont d'abord cherché à comprendre comment la baleine bleue était devenue au fil du temps cet animal si imposant (20 à 30 mètres de longueur en moyenne). Et la réponse réside dans l'existence de 4 gènes dans l'ADN de la baleine bleue, des gènes qui jouent un "rôle pivot", impliqués à la fois dans sa grande taille mais aussi dans sa résistance au cancer.
Ces gènes sont d'abord le GHSR et l'IGFBP7 : ces deux-là sont associés à une hormone de croissance classique et à de la somatomédine, une substance sécrétée par le foie et qui, chez l'Homme, atteint sa concentration maximale au moment de la puberté. La particularité de ces deux gènes, c'est qu'ils cohabitent avec un autre couple de gènes, le NCAPG et le PLAG1, présents aussi chez certains animaux à sabots, et liés également à leur grande taille. C'est tous ensemble que ces quatre gènes contribuent au développement du long corps de la baleine bleue.
Un espoir pour combattre le cancer chez l'Homme ?
Généralement, plus un être vivant est grand, plus il dispose de cellules dans son organisme, ce qui veut dire à terme beaucoup plus de divisions cellulaires et donc beaucoup plus de risques de développement de tumeurs (en cas d'erreurs lors de la reproduction cellulaire). Ce n'est pas le cas chez les baleines, et cela est lié à deux des gènes précédemment cités.
Ce sont les gènes GHSR et IGFBP7 qui ont une influence sur le risque de développement de cancer. Le premier, le GHSR, joue le rôle de régulateur dans le cycle de division cellulaire, réduisant ainsi le risque d'erreur et donc à terme de tumeur. Le deuxième, l'IGFBP7, est déjà connu comme un gène "parapluie" contre le cancer.
Cette découverte pourrait-elle nous aider dans la lutte contre le cancer chez l'Homme ? Sans doute, notamment en nous permettant d'identifier certains gènes humains entraînant un ralentissement de la progression du cancer. L'espoir est donc permis, alors que le cancer est la deuxième cause de mortalité dans le monde, avec environ 10 millions de décès chaque année…