L'Homme va gagner beaucoup de terrain sur les espaces naturels d'ici 2070 : quelles conséquences ?

La présence des humains dans les terres naturelles encore intactes aujourd'hui va progresser fortement d'ici 2070 selon une récente étude, un phénomène qui ne sera pas sans conséquences.

Plus de 50% de progression d'ici 2070

Une nouvelle étude publiée dans la revue Sciences Advances et menée par l'université du Michigan aux États-Unis estime que la présence de l'Homme va progresser de 57% dans les espaces naturels d'ici 2070, en raison notamment de la croissance démographique. L'étude explique qu'un chevauchement encore plus important entre les humains et les animaux est inévitable au cours des 50 prochaines années, ce que ce soit dans les villes, les campagnes, les forêts, les savanes ou encore les terres agricoles.

Pour arriver à une telle conclusion, les chercheurs ont notamment comparé la répartition des espèces à travers le monde et la répartition future de la population humaine. Ce dernier paramètre a pu être défini de façon assez précise grâce à des modélisations sur l'évolution de la démographie et les déplacements des différentes populations humaines à venir.

Le chiffre de 57% de progression est toutefois une moyenne à l'échelle de la Terre. En effet ,de grandes disparités régionales entre les pays mais aussi entre différents types d'espaces naturels ou industrialisés sont présentes. Par exemple, certaines régions sauvages du monde vont voir la pression humaine reculer peu à peu, comme en Europe où celle-ci devrait diminuer de 20% d'ici 2070, tandis que d'autres vont subir une pression particulièrement importante.

Les terres encore sauvages de l'Inde et de la Chine sont celles qui vont subir la plus forte pression humaine dans les prochaines décennies, suivies par celles d'Afrique et d'Amérique du Sud avec des augmentations de plus de 1000 voire 10 000% sur les secteurs les plus touchés. Sur ces secteurs, ce sont notamment les forêts qui seront les plus touchées avec une augmentation moyenne de +400% d'ici 2070 pour cet espace naturel.

Des conséquences importantes dans le futur

Cette expansion de la population mondiale et de ses activités ne sera pas sans conséquences dans le futur, que ce soit au niveau des animaux mais aussi directement pour l'Homme. Par exemple, l'augmentation de la pression humaine dans les forêts pourra entraîner une forte baisse de la biodiversité dans cet espace naturel. L'étude en question fait état d'une baisse de la population des mammifères de 20 à 30% d'ici 2070, -26 à -36% pour les oiseaux et -40 à -45% pour les reptiles et amphibiens.

Ainsi, la disparition de la biodiversité, déjà importante depuis plusieurs décennies à l'échelle de la planète, pourrait encore s'accélérer dans les années à venir. L'Homme devrait en effet continuer de détériorer les espaces naturels à mesure que celui-ci s'étend, notamment pour les constructions, l'agriculture et les loisirs, une très mauvaise nouvelle pour de nombreuses espèces.

La biodiversité ne sera toutefois pas la seule à subir les conséquences de cette expansion grandissante. Les conflits entre animaux et humains s'annoncent également plus fréquents dans cette dynamique, à l'image de ce qu'il peut déjà se passer de nos jours en Afrique avec les éléphants qui pénètrent dans les villages ou même en France avec les sangliers qui ravagent des cultures et détériorent des infrastructures.

Enfin, un paramètre à prendre en compte, potentiellement bien plus impactant pour la population humaine, est le risque de développement explosif de pandémies. Le rapprochement entre animaux et humains favorise largement le développement de maladies émergentes. 75% de celles-ci sont en effet des zoonoses, une maladie infectieuse ou parasitaire transmissible d'un animal vertébré à l'Homme.