L’Albanie, nouvelle destination tendance menacée par le tourisme de masse ?
Avec ses faux airs méditerranéens, la “perle des Balkans” est en passe de devenir la nouvelle Croatie. Après 40 ans d’enfermement, le pays s’ouvre au tourisme à la vitesse grand V… au risque de perdre son âme ?
Des plages baignées d’eau turquoise, un été qui se prolonge jusque tard dans l’année, des infrastructures toutes neuves sorties de terre, une capitale singulière située au carrefour de l’Orient et de l’Occident… L’Albanie présente de nombreux atouts.
Et surtout, cette nouvelle destination à la mode attire en raison de ses prix imbattables. Le voyagiste FRAM propose ainsi des séjours à partir de 500 € la semaine en pension complète vol inclus. "On a lancé deux clubs cette année dans le pays et on y a fait partir 6 000 personnes, confie François Perrin, responsable de l’Albanie chez FRAM. On vient de signer pour un troisième pour 2025."
Quatre fois plus de visiteurs étrangers que d’habitants
Dirigée d'une main de fer par Enver Hoxha, dictateur communiste, de 1945 à 1985, l’Albanie s’est ouvert au tourisme depuis une dizaine d’années. Après 40 ans de dictature et un enfermement comparable à la situation en Corée du Nord, le pays a actionné un rattrapage en mode accéléré.
Grand comme la Bretagne et peuplé de 2,5 millions d’habitants, il a accueilli plus de 10 millions de visiteurs étrangers en 2023. Un chiffre qui devrait grimper à 12 millions cette année et 20 millions en 2030.
Quel modèle touristique ?
Les revenus issus du tourisme suivent la même courbe : 4,2 milliards d'euros en 2023, contre 2,8 milliards d’euros en 2022. Et pour 2030, l'objectif est de multiplier par 4 ces revenus. "Nous voulons faire de l’Albanie une championne du tourisme", affirme Mirela Kumbaro, la ministre du Tourisme en Albanie, qui refuse pourtant de parler de tourisme de masse.
“Nous souhaitons proposer une offre haut de gamme qui nous permette de faire progresser nos revenus issus du tourisme, tout en développant un modèle qui respecte l’environnement, avec une attention particulière à la protection des richesses naturelles du pays", précise-t-elle.
Retenir la population au pays
L’Albanie devra cependant dépasser quelques freins, comme l’image d’insécurité qui lui colle à la peau - pourtant démentie par le Quai d’Orsay dans ses conseils aux voyageurs - et l’exode de sa population. En effet, la diaspora est plus importante que le nombre d’habitants restés au pays. Mais l’attractivité dont jouit l’Albanie depuis quelques années pourrait bien changer la donne.
Sources