Jusqu’à 3°C au-dessus des normales : les eaux de l’Atlantique et de la Méditerranée en surchauffe !
L’été météorologique a débuté il y a une quinzaine de jours et déjà, les eaux de l’Atlantique et de la Méditerranée affichent des températures très élevées. Un tel niveau n’avait d’ailleurs jamais été atteint si tôt dans la saison !
Ce début d’été météorologique est atypique et cela ne vous aura probablement pas échappé ! La France connaît une situation totalement inversée par rapport à la normale. Ainsi, la moitié nord connaît depuis plusieurs semaines un temps sec et largement plus chaud que la norme. Au sud également, la chaleur domine mais dans une ambiance nettement plus instable, avec des orages quotidiens parfois violents. Ces conditions météo ont ainsi favorisé une hausse de la température de l’eau, à la fois sur la côte atlantique et sur le littoral méditerranéen.
Des températures de l’eau parfois dignes d’un mois d’août
Avec des valeurs de l’ordre de 19 à 22°C entre le sud de la Bretagne et les plages de l’Aquitaine, les températures de l’eau du littoral atlantique sont équivalents à celles habituellement observées en août ! L’année dernière, de telles valeurs étaient d’ailleurs enregistrées lors des premiers jours d’août. Le constat est similaire en Méditerranée où l’absence de mistral et de tramontane depuis la fin mai a permis à la mer de se réchauffer, à tel point qu’elle s’approche localement des 25°C sur le littoral du Languedoc et de la Corse.
Cet épisode de chaleur que l’on peut tout à fait qualifier de vague de chaleur marine confirme que la mer Méditerranée constitue un lieu où le réchauffement climatique est une problématique réelle et majeure. En 40 ans, les vagues de chaleur ont ainsi été multipliées par deux dans cette région. Ce constat s'observe plus largement à l'échelle mondiale. En effet, la surface moyenne des océans n’a jamais été aussi chaude en mai après un mois d’avril déjà record.
Des conséquences dramatiques pour l’écosystème
Les conséquences de ces températures anormalement élevées pour la saison sont particulièrement préjudiciables pour les écosystèmes. Les coraux sont en première ligne. Ils blanchissent et peuvent alors mourir des fortes chaleurs or ils sont essentiels dans le cycle de reproduction et de nurserie pour de nombreuses espèces. Ils constituent des socles essentiels de la vie marine.
L'autre phénomène inquiétant concerne l'arrivée d'espèces invasives toujours plus nombreuses, toujours plus vigoureuses. Au total, ce sont près d’un millier d’espèces exotiques qui ont déjà migré vers nos côtes. Parmi elles, la fameuse "algue rouge" ou Lophocladia Lallemandii de son nom scientifique. Elle dégage des toxines qui font fuir les espèces locales. Cet effet repoussoir risque de provoquer sa prolifération dans les eaux de la Méditerranée où les températures sont les plus élevées. Plus généralement, des eaux chaudes peuvent entraîner une prolifération de bactéries et de phytoplancton toxique, causant la disparition de certaines espèces. Cette "tropicalisation" des eaux près de nos côtes risque également d'entraîner une prolifération d'algues indésirables.
Enfin, l'autre conséquence possible de ces fortes chaleurs est une augmentation de l'intensité des épisodes méditerranéens durant la saison automnale. En effet, plus l'eau de la mer est chaude, plus les nuages peuvent se charger en humidité, augmentant ainsi l'effet précipitant sur les terres. Si des orages éclatent à l'automne dans cette région, ils pourraient donc être particulièrement violents. Bien que l’échéance soit lointaine, la situation devra être suivie de près…