Jamais les premières vendanges n'avaient eu lieu aussi tôt en France !
Dans un domaine viticole de l'Aude, la date des premières vendanges, le 25 juillet, a battu un record historique de précocité. Jamais on n'avait vendangé aussi tôt en France, alors que le pays souffre de la chaleur et de la sécheresse depuis plusieurs semaines.
C'est l'une des conséquences de cet été très chaud et très sec : au sein du domaine viticole du Champ des sœurs, dans l'Aude, les premières vendanges, débutées le 25 juillet dernier, n'avaient jamais eu lieu aussi tôt. Un record battu qui inquiète, car la tendance s'accélère depuis 10 ans.
Sécheresse et chaleur évidemment en cause
Le domaine du Champ des sœurs, à Fitou, dans l'Aude, qui s'étend sur 12 hectares et produit notamment du muscat, est connu pour faire partie de ceux qui vendangent habituellement le plus tôt chaque été. Mais avec une première vendange le 25 juillet, record historique, le patron du vignoble, Laurent Maynadier, s'inquiète et s'estime "triste devant le fait accompli".
C'est la troisième fois en six ans que la récolte débute à la fin du mois de juillet. Cette année, avec des températures qui dépassent très souvent les 35 degrés depuis plusieurs semaines, et alors que pas une goutte d'eau n'est tombée sur le vignoble depuis 4 mois, les choses se sont accélérées.
Une nature en avance, qui a souffert de la canicule de juillet, et un raisin très sucré, qui "colle bien dans les doigts". Les vendangeurs vont s'activer jusqu'à fin septembre pour récolter toutes les grappes du domaine.
Vers la diversification des cultures ?
Plus globalement, les vendanges ont cette année une quinzaine de jours d'avance dans le Languedoc-Roussillon. Sur tout le territoire métropolitain, tous vignobles confondus, la date des vendanges a été en moyenne avancée de 18 jours depuis 1974, passant du 29 au 11 septembre, l'un des effets du réchauffement climatique.
Le problème, c'est que la multiplication des périodes de temps chaud et sec impacte le cycle de vie de la plante. Avec la chaleur et le manque d'eau, les vignes ne parviennent plus à s'adapter au climat.
Le défi des prochaines années pour le monde viticole sera donc de trouver d'autres cépages ou cultures plus résistants à ce climat. Le propriétaire du domaine du Champ des sœurs s'est déjà diversifié dans la culture de l'aloe vera, une plante ne craignant pas la chaleur. Des cépages hybrides pourraient également se développer pour affronter la sécheresse chronique.