Insolite : Que sont ces "larmes de sirènes" retrouvées échouées sur des plages de l'Est de l'Angleterre ?

Des larmes de sirènes se sont échoués sur certaines plages de l'Est de l'Angleterre ces derniers jours, non loin du lieu de la collision entre un pétrolier et un porte-conteneur en mer du Nord.

Plastique
Les larmes de sirènes sont en fait de minuscules granulés de plastique venant s'échouer régulièrement sur les plages, parfois un grandes quantités

Quelques jours après la collision entre un porte-conteneurs et un pétrolier en mer du Nord, plusieurs plages de la côte Est de l'Angleterre se sont retrouvées envahies par des milliers de granulés de plastique.

Les larmes de sirènes

En début de semaine, les autorités anglaises ont annoncé que plusieurs plages de la côte Est du pays étaient « contaminées » par des milliers de granulés blancs. De la taille d'une lentille, ceux-ci sont carbonisés et sentent le kérosène et, tandis que certains sont détachés d'autres sont agglutinés en petits amas échoués sur les plages anglaises.

Pouvant être confondus par beaucoup pour des œufs de poissons, ces petits granulés sont surnommés des « larmes de sirène », un nom qui n'a rien de très poétique puisqu'il s'agit en fait de microplastiques.

Selon les garde-côtes britanniques, il est probable que ces granulés de plastiques soient issus de l'impressionnante collision ayant eu lieu environ une semaine plus tôt entre un porte-conteneurs et un pétrolier en mer du Nord, ce qui pourrait expliquer leur odeur et leur aspect carbonisé, la collision ayant été suivie par d'énormes incendies sur les deux navires. De plus, ceux-ci ont été retrouvés sur des plages situées à environ 70km du lieu de l'accident.

Malheureusement, il n'est pas nouveau de retrouver ce type de pollution plastique sur nos plages. En effet, ces granules, fabriquées à partir de polymères plastiques tels que le polyéthylène ou le polypropylène, servent de matière première dans l’industrie de la plasturgie.

Celles-ci sont notamment utilisées pour produire des bouteilles en plastique, des sacs ou encore des composants électroniques et sont particulièrement prisées en raison de leur facilité de transport et de stockage. Malheureusement, ces avantages représentent un réel risque pour la nature.

Une véritable menace pour l'environnement

Ces petites billes de plastiques ne sont pas toxiques, mais peuvent toutefois présenter un risque pour la faune si elles-sont ingérées, ce qui risque d'être le cas sachant que la contamination s'étend sur plus de 30km sur la côte Est de l'Angleterre, concernant d'ailleurs plusieurs réserves naturelles.

Ces « larmes de sirènes » portent en effet relativement bien leur nom tant leur impact peut être dévastateur si elles sont déversées dans les mers et océans comme ce fut le cas suite à cette collision en mer du Nord. Un événement similaire s'était d'ailleurs produit sur les côtes du Sud-Ouest de la France et du Nord de l'Espagne en début d'année 2024.

En raison de leur petite taille, celles-ci se dispersent très vites, se laissant facilement emporter par le vent et les courants marins. Sachant qu'elles sont faites de plastique, leur décomposition est particulièrement lente, pouvant de ce fait arpenter les océans pendant des dizaines d'années et finir par être ingérées par de nombreux êtres vivants.

Ainsi, les inquiétudes sont nombreuses concernant la réserve naturelle de Titchwell, touchée par ces granules de plastique. Celle-ci est en effet d'une importance internationale pour les oiseaux et la faune, s'agissant d'une voie de migration cruciale à cette époque de l'année et d'un lieu d'alimentation essentiel pour les oiseaux de mer.

Le temps presse donc pour éliminer au plus vite cette pollution plastique avant que celle-ci n'affecte fortement la faune de la région. De ce fait, une vaste opération de nettoyage est actuellement en cours sur les secteurs touchés, une véritable course contre la montre qui ne devrait durer que quelques jours pour éviter que les nombreux granules de plastiques ne soient dispersés par les marées et soient quasiment impossibles à éliminer efficacement.

Référence de l'article :

Des « larmes de sirène » retrouvées sur les plages anglaises après la collision en mer du Nord, Huffington Post (18 mars 2025), Maëlle Roudaut