Insolite : par manque de neige, une petite station de ski de la Côte d'Azur change de nom

La station de ski de Gréolières les Neiges, située dans l'arrière-pays des Alpes-Maritimes est confrontée à un manque de neige récurrent depuis plusieurs années, si bien que celle-ci a décidé d'enlever « les neiges » de son nom.

Une neige de plus en plus rare sur cette station

Autrefois, cette petite station de ski de l'arrière-pays de Grasse, la sous-préfecture des Alpes-Maritimes, attirait bon nombre de skieurs durant la période hivernale. Celle-ci est en effet l'une des stations de sports d'hiver les plus proches du littoral azuréen, à tout juste un peu plus d'une heure de route de Cannes, Antibes ou Nice.

Néanmoins, si la neige était encore présente durant la quasi-totalité de l'hiver il y a encore une vingtaine d'années, le constat est aujourd'hui bien différent. L'or blanc se fait en effet de plus en plus rare sur cette station située à « seulement » 1400m d'altitude dans l'une des régions les plus douces de France en hiver, un changement qui est évidemment à relier au réchauffement climatique anthropique.

En cette mi-février, seules 4 des 26 pistes que compte la station sont ouvertes et les flocons tombés en haut du domaine durant l'épisode perturbé du week-end des 10 et 11 février sont déjà en train de fondre en raison d'une douceur bien trop présente et surtout bien trop récurrente. Une situation qui se répète maintenant depuis de nombreux hivers où les chutes de neige se montrent trop temporaires pour espérer un fonctionnement normal de la station durant plusieurs mois.

Ainsi, les paysages blancs, pourtant encore mis en avant sur le site internet de cette commune d'environ 600 habitants appartiennent aujourd'hui au passé et il a été décidé il y a quelques mois lors d'un conseil municipal de changer le nom de cette station. Le terme « les neige » va bientôt disparaître.

Gréolières les neiges devient Gréolières 1.400

Afin de s'inscrire dans la dynamique de réchauffement de plus en plus franc du climat tout au long de l'année, Gréolières oriente aujourd'hui ses investissements pour affranchir la station de le la poudreuse qui lui fait défaut. La neige ne doit en effet pas rester l’élément le plus attrayant de cette station, tant celle-ci fait défaut depuis plus d'une décennie.

Ainsi, la commune investit aujourd'hui dans des activités de plein air pouvant être effectuées tout au long de l'année, comme des parcours de VTT, un parc d'accrobranche ou encore un projet de luge sur rail. Celle-ci a même décidé d'ouvrir son télésiège durant la période estivale, afin que les visiteurs puissent profiter de la vue imprenable sur une large partie de la Côte d'Azur depuis le haut de son domaine.

Cette station compte donc désormais largement diversifier ses activités de plein air plutôt que de tout miser sur la neige, aujourd'hui bien trop rare même en hiver. Une dynamique qui rejoint le rapport de la Cour des Comptes publié le 6 février dernier sur l'avenir du ski en France.

La Cour des Comptes a en effet alerté sur un modèle en bout de souffle des stations françaises et les a justement appelé à diversifier leurs activités plutôt que de trop miser sur la neige, qu'elle soit naturelle ou artificielle. Si la station de Gréolières est donc l'une des premières à changer de modèle économique, d'autres pourraient bien suivre le pas dans un avenir proche.