Insolite : le "sunion", enfin un oignon qui ne fait pas pleurer !
Cuisiner ne sera sans doute bientôt plus un calvaire pour ceux qui aiment agrémenter leur repas de bons oignons. Une société française a mis au point le premier oignon qui ne fait pas pleurer lorsqu'on l'épluche : 1.000 tonnes de "sunions" seront récoltées cette année !
L'oignon fait la force ! Quel calvaire que celui d'éplucher ce bulbe en cuisine, avec à la clé larmes et parfois éternuements... Mais une solution existe, réelle, pour ne plus pleurer en épluchant vos oignons : passer aux... "sunions" ! Un oignon qui ne fait pas pleurer, mis au point par une société française. Quel est son secret ?
Des croisements sans OGM
C'est la société Nunhems, basée à Beaucouzé, dans le Maine-et-Loire (filiale du groupe BASF) et spécialisée dans les semences, qui a développé cette innovation grâce à 30 ans de recherches, comme nous l'apprennent nos confrères du Parisien. Le tout dans une région (celle d'Angers) considérée comme l'un des centres mondiaux de la recherche végétale.
C'est par le croisement de plusieurs variétés d'oignons, sans avoir recours aux OGM, que le "sunion" est donc né, avec "beaucoup de calculs et un peu de chance", selon David Corré, le responsable de la filière France du groupe. Il fallait en effet prendre en compte le fait qu'un oignon dispose d'un cycle de vie de deux ans, et agir en conséquence pour trouver la bonne adaptation.
Les recherches, très longues et fastidieuses, ont eu pour objet de neutraliser le composant sulfuré libéré par l'oignon, celui qui, au contact de notre liquide lacrymal, provoque nos pleurs. Mission accomplie donc, avec 30 tonnes déjà plantées en France en 2021, 400 tonnes l'an dernier et 1.000 tonnes déjà prévues pour cette année. Testé aux Etats-Unis dès 2017 avec succès, c'est en Italie que le "sunion" apparaîtra aussi cet été.
Déjà des récompenses !
Le "sunion" se plante en février et se récolte en juillet. C'est la société Condichef, référence sur le marché des condiments, qui organise tout cela, avec des plantations du côté de Clermont-Ferrand ou dans la Beauce. Le plus compliqué, selon les chercheurs et agronomes, c'est l'affinage : le "sunion" doit être conservé trois mois au sec et à l'abri de la lumière, sous une température comprise entre 0 et 10 degrés, pour que toutes ses qualités se développent.
Son goût un peu sucré et son côté craquant permettent de l'utiliser dans de nombreux plats, avec parfois de drôles d'alliances, comme l'a fait un candidat de l'émission Top Chef : ses "sunions", sous forme de mousse, pochés à la vanille, accompagnaient un sablé breton. Le "sunion", précision utile, se mange cru ou cuit. Si le "sunion" vous intéresse, il est possible de le trouver aujourd'hui commercialisé chez Carrefour ou Grand Frais.
Ce nouveau bulbe insolite fait déjà énormément parler de lui, puisque le "sunion" a remporté la médaille de bronze de l'Innovation variétale en 2023, mais aussi le prix Fruits et Légumes 2022 des Trophées de l'innovation.