Inquiétant : la sécheresse s'installe en plein hiver !
Seulement 10 jours après les inondations ayant touché le sud-ouest, voilà que nous parlons de sécheresse. En effet, le déficit de pluie est déjà d’actualité dans de nombreuses régions et les prévisions des prochaines semaines ne sont guère réjouissantes...
Et si cette deuxième partie d’hiver était (déjà) marquée par la sécheresse plutôt que le froid et la neige ? La question est posée au regard de la situation de blocage anticyclonique qui domine depuis plus d’une semaine et qui pourrait bien perdurer au-delà de début février. Ainsi, certaines régions manquent ou vont rapidement manquer d’eau, le sud-ouest faisant bande à part avec les pluies abondantes de la mi-décembre et du début de semaine dernière qui avaient d’ailleurs occasionner des inondations. Pour ces régions, le temps sec actuel est d’ailleurs plutôt une bonne nouvelle.
Dans le sud-est, pas une goutte de pluie en 2022…
En revanche, du Languedoc au sud des Alpes, en passant par la Provence et la Côte d’Azur, la pluie est aux abonnées absentes depuis plusieurs semaines. Ainsi, les cumuls enregistrés depuis le 1er janvier sont le plus souvent inférieurs à 5 mm avec par exemple 0,4 mm cumulés à Nîmes et à Marseille, quand leurs normales mensuelles sont respectivement de 65 et de 48 mm. Pire encore, des villes comme Puget-Théniers et Tende (Alpes-Maritimes), Hyères et Le Castellet mais aussi l’Île du Levant (Var) ont un pluviomètre toujours bloqué à 0 mm en 2022 et ce n’est probablement pas prêt de changer…
Outre les valeurs extrêmes du sud-est, d’autres régions connaissent un mois de janvier remarquablement sec avec moins de 20 mm mesurés en vallée du Rhône, en Haute-Loire ou encore de la plaine de la Limagne jusqu’au Berry. Et quand on se projette à l’échéance de 10 jours nous conduisant alors jusqu’à la fin du mois, aucune goutte de pluie n’est attendue et la situation ne s’améliorera donc pas. Le constat est ainsi clair : nous sommes en train d’entrer en situation de "sécheresse météorologique" avec ce déficit prolongé de précipitations.
Pour l’heure en revanche, la "sécheresse agricole" qui correspond à un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur) n’est pas d’actualité car nous sommes au cœur de l’hiver avec des cultures sont rares. De plus, il n’y a pas de facteurs aggravant la situation tels qu’une canicule, un fort vent sec ou une importante évapotranspiration (la capacité de transpiration des plantes qui relâchent l'eau qu'elles ont absorbée) avec un soleil moins puissant qu’en été et des journées plus courtes.
Des nappes phréatiques en dessous de la normale
Si nous ne sommes pas au cœur d’une situation de crise comme nous avons pu en connaître aux printemps et durant les étés précédents, elle mérite d’être suivie attentivement. Cela concerne aussi le niveau des nappes phréatiques qui se reconstituent en automne et en hiver en raison d’une pluviométrie généralement abondante durant ces saisons. Or, avec des précipitations discrètes, leur recharge pourrait bien ne pas être optimale à la sortie de l’hiver. D’ailleurs, leurs niveaux sont qualifiés de "modérément bas" des Charentes au Val de Loire, en passant par la Vendée et le Poitou. Même constat également en Lorraine et de la vallée du Rhône aux régions méditerranéennes.
Pour l’heure, seuls les départements des Vosges et de la Saône-et-Loire sont sous vigilance concernant les arrêtés de restriction d’usage de l’eau mais la situation pourrait rapidement évoluer si les prévisions des prochaines semaines venaient à se confirmer. Le printemps, annoncé quant à lui sec par les modèles saisonniers, pourrait bien s’avérer critique. À suivre de près…