Inondations catastrophiques en Italie : des records de pluie battus, au moins 9 morts

Le centre-Nord de l’Italie est en proie aux intempéries. Depuis plusieurs jours, une dépression stationne au-dessus du pays, associée à une goutte froide d’altitude. Ainsi, l’Émilie-Romagne se retrouve pile dans l’occlusion alimentée par la mer Adriatique avec à la clé, d’importantes quantités de pluie. Au cours des deux dernières semaines, il est d’ores et déjà tombé le double d’un mois de mai normal. Dans certaines localités, il n’était même jamais tombé autant d’eau en l’espace de 15 jours.

Les rues de nombreuses communes de plaine ont ainsi été submergées par les eaux et beaucoup d'habitants se sont retrouvés piégés, contraints de se réfugier dans les étages ou sur les toits de leurs maisons, tandis que de nombreuses routes locales étaient impraticables. Les services d'urgence ont évacué des milliers de personnes, secourant enfants et personnes âgées à dos d'homme, à bord de canots pneumatiques ou par hélicoptère. La protection civile italienne a indiqué que quatorze rivières étaient sorties de leur lit entre mardi et mercredi et que vingt-trois localités étaient inondées.

À Cesena, ville la plus touchée par les intempéries, 70 mm de pluie sont tombés en 18 heures contre une moyenne qui, sur l’ensemble du mois, est de 52 mm au cours des trente dernières années. À Faenza, déjà inondée deux fois en 15 jours, le cumul atteint 70 millimètres contre une moyenne mensuelle de 57 mm. "Moi qui suis née ici, je n'ai jamais vu ça, cette fois-ci nous avons vraiment peur", a déclaré aux médias une habitante de Cesena, sur la côte adriatique. Si la vigilance rouge a été levée, la prudence doit rester de mise en raison des nouvelles précipitations attendues au cours des prochains jours.

Autres conséquences de la situation météo chaotique dans la région : le Grand Prix de Formule 1 prévu ce week-end sur le circuit d’Imola n'aura pas lieu. De plus, des étapes du Giro, le tour cycliste d’Italie, vont être modifiées voire raccourcies. "C'est une décision responsable en raison de la situation que vivent les villes et villages de la région. Cela ne serait pas prudent d'accroître la pression sur les autorités locales et les services d'intervention dans une période aussi difficile" selon les autorités italiennes.

Ces inondations meurtrières en Émilie-Romagne se produisent alors que la région avait déjà été touchée il y a deux semaines par de fortes pluies qui avaient elles-mêmes engendré des inondations et des glissements de terrain, provoquant la mort de deux personnes. Cette dépression qui frappe le plus durement l'Italie a aussi provoqué des inondations de l'autre côté de l'Adriatique, en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, sans faire de victimes pour le moment.