Insolite : New-York surélève son trait de côte face à la montée des eaux
La mégalopole américaine de New-York est de plus en plus exposée aux inondations liées à la montée globale du niveau marin mais également aux évènements climatiques. Ainsi, d'importants travaux ont débuté pour tenter de limiter ce risque majeur pour la population.
La ville de New-York aux États-Unis entreprend un chantier particulièrement important pour surélever sa côte Est sur plusieurs kilomètres afin de limiter les conséquences de la montée des eaux.
New-York est menacée par le changement climatique
La mégalopole de New-York et ses plus de 8,5 millions d'habitants compte aujourd'hui 836 km de littoral cumulés. Cet important trait de côte est de plus en plus menacé par la montée des eaux liée au changement climatique.
On estime en effet que le niveau de la mer a gagné 20cm depuis 1950 sur le secteur et que ce niveau marin pourrait encore gagner plusieurs dizaines de centimètres d'ici 2050, menaçant une partie de la ville de submersion, notamment l'île de Manhattan.
Également, la ville est aujourd'hui particulièrement menacée par les catastrophes naturelles. On se souvient par exemple qu'une partie de New-York avait été inondée à la fin du mois de septembre dernier suite à des précipitations records, engendrant des dégâts parfois notables sur le secteur.
C'est toutefois suite au passage de l'ouragan Sandy en octobre 2012 que la prise de conscience de la vulnérabilité de la ville face à la montée des eaux fut la plus importante. Cette tempête avait en effet inondé 17% de la ville, l'eau atteignant même un niveau record de 2,7m au-dessus du niveau de la mer dans un quartier densément peuplé du Sud-Est de Manhattan.
Au total, cet ouragan avait provoqué la mort de 44 personnes, causé plus de 19 milliards de dégâts et engendré des coupures de courant perdurant durant des semaines sur le secteur, l'une des catastrophes naturelles les plus importantes de l'histoire sur le secteur. Ainsi, cette tempête a agit comme un véritable électrochoc pour les décideurs new-yorkais, qui ont adopté ces dernières années un plan pluriannuel de protection de la ville baptisé East Side Coastal Resiliency (ESCR).
Un projet titanesque pour protéger le ville
Face à ces risques naturels de plus en plus marqués, les travaux de l'ESCR permettront de limiter le plus possible le risque d'inondations sur le secteur pour un coût total de 20 milliards de dollars. Du côté de Manhattan, ces travaux ont déjà débuté pour un budget déjà très important de 1,45 milliards de dollars afin d'ériger un mur et des digues sur le Sud-Est de l'île, secteur le plus exposé au risque de montée des eaux.
La ville a en effet décidé de surélever et de reconstruire le parc d'East River, long de quatre kilomètres, de manière plus écologique. En plus d'une surélévation de trois mètres et d'un mur, ce parc a été repensé de façon à intégrer des solutions naturelles comme par exemple l'ajout de nombreuses espèces de plantes locales et de bassins dont la mission sera d’absorber tous les débordements d'eau le long du trait de côte.
Ce projet s'inspire directement de la manière dont les Pays-Bas gèrent la montée inexorable du niveau marin sur leurs côtes mais pas seulement. La ville de New-York entend aussi renouer avec le passé en s’inspirant de la végétation présente sur le secteur il y a environ 400 ans. En effet, les côtes de Manhattan étaient composées de forêts, de broussailles et de zones humides, ce qui constituait un rempart naturel contre les inondations.
Outre ce nouvel espace naturel, la ville va également améliorer les réseaux souterrains d'égouts et d'évacuation des eaux usées ainsi que les réseaux électriques afin de limiter les conséquences de possibles inondations futures. Les urbanistes cherchent aussi à améliorer l’habitat du secteur en raison du nombre de logements en sous-sol exposés aux inondations et de la piètre qualité des constructions et des isolations thermique et phonique des logements.
Toutefois, ce projet ne fait pas l’unanimité chez les new-yorkais et de nombreuses associations de riverains le contestent devant la justice, ce qui ralentit malheureusement l'avancement des travaux. Le chantier ne devrait ainsi pas être achevé avant l'horizon 2026, en espérant que de nouvelles catastrophes naturelles ne touchent pas le secteur d'ici là.