Inde et Pakistan : jusqu’à 50°C, une canicule record et interminable
Le sud de l’Asie connaît depuis plusieurs semaines des températures remarquablement élevées avec souvent plus de 40 à 45°C la journée et rarement moins de 30°C la nuit. Et le pire est à venir avec des valeurs encore plus élevées attendues ces prochains jours...
Si l’Asie du sud est coutumière des températures caniculaires à la fin du printemps et durant deux ou trois semaines, elle n’est pas habituée à vivre des vagues de chaleurs pendant près de deux mois consécutifs et ce, dès le mois de mars. C’est pourtant ce qu’elle connaît cette année avec l’arrivée très précoce de températures supérieures à 40°C entre l’Inde et le Pakistan, n’épargnant quasiment aucune région. Et cette situation de blocage pourrait bien durer encore quelques semaines…
La situation devient préoccupante dans cette partie du monde où les températures sont généralement situées 5 à 7°C au-dessus des normales de saison depuis plusieurs semaines. Alors que les canicules se produisent généralement en mai, juste avant l’arrivée de la mousson, elles se sont installées cette année beaucoup plus tôt avec un mercure au-delà des 40°C dès le 13 mars. En mars, Delhi a ainsi connu un maximum de 40,1°C soit la température la plus élevée jamais enregistrée pour ce mois depuis 1946. Le mois de mars a également été le plus chaud jamais enregistré depuis 1961 au Pakistan.
En avril, ces températures se sont encore accentuées avec jusqu’à 46°C en Inde et 48°C au Pakistan, des températures relevées sous abri ou à l’ombre. Et le pire est attendu ces prochains jours avec des pointes à 50°C possibles localement. Ces chaleurs sont d’autant plus insupportables qu’il y a de l’humidité dans l’air avec une hygrométrie à 15 voire 20 %. Ainsi, en prenant en compte ce taux, le ressenti également appelé humidex dépasse les 50 et jusqu’à 55 localement pour la valeur ressentie par les organismes. En cours de nuit, il est par ailleurs difficile de récupérer avec un mercure ne s’abaissant pas en dessous des 30°C.
L’une des conséquences de cette canicule exceptionnelle, ce sont les incendies qui se sont déclarés dans la plus grande décharge de la capitale, Ghazipur. Il s’agit d’une gigantesque montagne de déchets haute de 65 mètres. Les pompiers luttent ainsi contre les flammes depuis plusieurs jours tandis que l’épaisse fumée s’ajoute à la pollution atmosphérique à des niveaux très élevés dans la capitale et les régions proches. Des coupures d’électricité et des pénuries d’eau touchent également des millions d’habitants.
Les vagues de chaleur ont tué plus de 6 500 personnes en Inde depuis 2010. Les scientifiques affirment qu’à l’avenir, elles seront encore plus fréquentes mais aussi plus sévères en raison du changement climatique. Ainsi, avant que les activités humaines ne fassent augmenter les températures, une chaleur comme celle qui frappe l'Inde actuellement n'aurait été observée qu'environ une fois tous les 50 ans. Désormais, des chaleurs aussi fortes peuvent se produire une fois tous les 4 ans.