Incendies : les pompiers sont-ils encore capables de rivaliser avec les feux les plus violents ?

Les incendies sont de plus en plus nombreux et virulents à travers le monde avec le réchauffement climatique, si bien que les services d'intervention pourraient ne plus être à la hauteur pour lutter efficacement contre ceux-ci.

Incendie
La lutte contre les incendies devient de plus en plus difficile pour les pompiers, tant ceux-ci sont de plus en plus nombreux et virulents ces dernières années

Alors que de violents incendies ravagent le Canada, la Californie ou encore la Grèce, le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers prévient que les pompiers ne sont plus « au niveau » du changement climatique.

De plus en plus d'incendies dévastateurs avec le réchauffement climatique

Les incendies sont de plus en plus nombreux et dévastateurs ces dernières années à travers le monde en raison de l'augmentation des températures moyennes et la multiplication des longues périodes de sécheresse en liaison au réchauffement climatique anthropique. Même si les incendies ont toujours existé, et ce sans la présence de l'Homme, leur fréquence est en augmentation ces dernières années, tout comme la durée de la saison des feux sur les différentes régions les plus touchées.

Australie, Californie, Canada, Europe du Sud,... nombreuses sont les régions où la menace des flammes se fait de plus en plus importante chaque année, un phénomène qui est d'ailleurs particulièrement visible sur l'Ouest du Canada depuis l'année dernière où les incendies atteignent une superficie et une intensité record et ce malgré l'intervention de plusieurs milliers de soldats du feu.

Avec le changement climatique, les feux vont donc brûler des surfaces de plus en plus importantes durant les prochaines décennies. Selon l'ONF, en 2022, près de 2000 feux ont détruit près de 17 000 hectares de végétations dans les régions méditerranéennes, contre moins de 7000 Ha en moyenne sur la période 2011-2020 pour 1617 feux.

D'après un rapport publié par l'Inrae le 31 juillet dernier, dans le scénario le moins optimiste, avec des émissions de gaz à effet de serre continuant de progresser au rythme actuel, le nombre de « grands feux » en France (brûlant plus de 100 hectares) passerait d'une moyenne de 7 à 10 par an en 2050 à 20 feux en 2090. Un scénario inquiétant qui nécessitera bien plus que quelques dizaines de pompiers supplémentaires.

Les pompiers ne sont plus « au niveau » ?

Malgré une nette amélioration des techniques de lutte contre les incendies, notamment entre la fin du 20ème siècle et le début du 21ème, l'augmentation de la fréquence et notamment de l'intensité des feux à travers le monde met à mal la capacité des services d'intervention à lutter efficacement contre ceux-ci.

Démunis, les pompiers peuvent « simplement amortir le choc du dérèglement climatique » qui dépasse « largement notre niveau d’équipement », a récemment déclaré Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers.

Ce constat fut encore visible très récemment du côté de la Californie, région pourtant « habituée » aux incendies de forêts particulièrement virulents et étendus. Le Park Fire, ayant débuté à la fin du mois de juillet dernier, a en effet mis plusieurs semaines a être maîtrisé par les milliers de pompiers présents sur place, brûlant plus de 175 000 Ha de végétation et devenant le 4ème incendie le plus important de l'histoire de l'État.

Face à l'énorme défi de ce type de « méga feux », qui vont se multiplier dans les années à venir dans de nombreuses régions du monde, Eric Brocardi appelle aujourd'hui à créer une force commune européenne avec une homogénéisation des règles, des stratégies mais aussi de l'engagement citoyen sur le terrain. Selon lui, ceci pourrait permettre de limiter à l'avenir les conséquences de ces incendies de plus en plus dévastateurs.

Alors que 70 à 90% des feux sont provoqués par l'activité humaine, qu'elle soit volontaire ou involontaire, le porte parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers croit également en la stratégie de prévention des populations mise en place par les autorités ces dernières années.

Le message est en effet clair : pas de mégots jetés et pas de feux de camp ou barbecue entre amis près d'une forêt, notamment lorsque les conditions sont favorables au déclenchement d'incendies. Ces gestes, pourtant simples, peuvent déjà permettre de limiter le nombre de départs de feux chaque année en France mais également la survenue de feux dévastateurs pouvant menacer de nombreux habitants et espaces naturels.

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