Incendies au Canada : la fumée atteint New York et dégrade la qualité de l’air !
Environ 160 feux sont toujours actifs au Québec, devenu l'épicentre d'un printemps catastrophique sur le front des incendies au Canada. Ils causent une importante dégradation de la qualité de l'air par-delà les frontières.
La plupart des feux en cours dans cette province de 8 millions d'habitants sont jugés hors de contrôle. Dans la région de Sept-Iles, près du fleuve Saint-Laurent, quelques pluies sont attendues ces prochains jours. Elles devraient aider les pompiers tandis que 4.400 Québécois ont pu rentrer chez eux. Dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue, la plus touchée, à plus de 650 km au nord de Montréal, un feu continue d'être considéré comme "inquiétant" même s'il ralentit. "On vit une situation totalement inédite, sinon hors du commun, partout sur le territoire québécois", a déclaré le ministre de la Sécurité publique, soulignant qu'une grande partie de ces feux sont "de cause humaine".
Des dizaines d'incendies sont toujours actifs à l'ouest du pays, touché depuis le début du mois de mai, notamment en Alberta (62 feux) et en Colombie-Britannique (76), mais aussi dans la province de la Saskatchewan (24). La province francophone a quant à elle recensé depuis le début de l'année 424 feux, contre 200 en moyenne à la même date au cours des dix dernières années. Une centaine de pompiers français doivent par ailleurs arriver en renfort d'ici vendredi, pour prêter main-forte à leurs collègues canadiens de plus en plus fatigués par ces incendies hors de contrôle.
Fait nouveau cette semaine : poussée par les vents, la fumée des feux qui touchent l'est du pays a atteint Montréal et surtout la capitale Ottawa, où la mauvaise qualité de l'air présente un "risque très élevé" pour la population, selon l’organisme de surveillance de la qualité de l’air, Environnement Canada. Les autorités d'Ottawa ont prié les habitants d'éviter les activités physiques extérieures et souligné que la situation devrait perdurer jusqu’au week-end au moins. "L'odeur de la fumée est très forte. Quelques personnes portent des masques dans les rues, il faut fermer les portes et les fenêtres pour éviter que votre domicile n'ait l'odeur d'un cendrier", a confié à l'AFP un habitant de la capitale canadienne.
Le voile orange enveloppant plusieurs grandes villes canadiennes s'est propagé sur des centaines de kilomètres, traversant la frontière avec les États-Unis et notamment jusqu'à New York. La célébrissime "skyline" de Manhattan était ainsi difficilement observable en milieu de semaine, avec une qualité de l'air également médiocre. Les seuils de pollution étaient alors dix fois plus élevés que ceux préconisés par l'Organisation Mondiale de la Santé, ce qui a poussé la mairie à recommander aux habitants de limiter leurs déplacements au strict nécessaire.
Cette pollution aux particules fines due aux fumées des incendies a été si intense que New York a pris la première place du classement des villes les plus polluées au monde le temps d’une journée. Le changement d’orientation des vents devrait permettre à la situation de s’améliorer sensiblement au cours des prochaines heures.