Il y a 10 ans, la France grelottait avec jusqu'à -20°C en plaine !
C’était en février 2012 : les thermomètres affichaient des valeurs jusqu’à -20°C en plaine alors que la neige tombait dans de nombreuses régions. Retour sur la plus forte vague de froid du XXIème siècle en France.
Elle fut exceptionnelle et nombreux sont ceux qui s’en souviennent encore. Il y a 10 ans, la France entière grelottait avec la présence d’un puissant anticyclone depuis l’ouest de l’Europe jusqu’à la Russie, favorisant ainsi la mise en place du fameux "Moscou-Paris", ce puissant flux de nord-est qui peut apporter en hiver une masse d’air polaire et donc extrêmement froide. Et ce fut le donc le cas entre le 1er et le 13 février 2012 avec une véritable vague de froid qui a touché l’ensemble du territoire, synonyme de températures particulièrement basses mais aussi de nombreuses chutes de neige jusqu’en plaine.
Concernant les températures, elles se sont régulièrement abaissées en dessous des -10°C au réveil. Il a notamment fait jusqu’à -21°C au Puy-en-Velay, -20°C à Mulhouse, -18,7°C en Île-de-France, à Orgerus (Yvelines) mais aussi -18°C à Aurillac, -17°C à Clermont-Ferrand, -14°C à Beauvais et dans les Landes ou encore -10°C jusqu’à Marseille et Montpellier. En moyenne montagne, le froid a été encore plus vif avec par exemple -30°C relevés à Villar d’Arène, en Isère (1665 m d’altitude). En cours de journée, les thermomètres sont souvent restés dans le négatif avec -8,5°C "au plus chaud" du 7 février à Langres, -8,4°C à Strasbourg ou encore -6,1°C à Limoges.
Conséquence de ces températures durablement froides, les deux tiers du pays avaient été placés en vigilance orange "grand froid" tandis que plus de la moitié du territoire a été concernée le 13 février par une alerte à la neige et au verglas. Les flocons se sont en effet invités dans de nombreuses régions, y compris en Méditerranée avec près de 20 cm de neige mesurés en Provence, 16 cm à Bastia mais aussi un peu plus de 5 cm dans les Yvelines et à Bordeaux, 8 cm à Toulouse et une dizaine de centimètres en Normandie.
Qui dit froid durable, dit gel fort à tel point que de nombreux lacs et étangs ont littéralement gelé. Certains cours d’eau ou canaux ont été également pris dans les glaces, comme le canal Saint-Martin à Paris tandis que certains fleuves ont charrié des blocs de glace, à l’image de la Loire. À l’échelle nationale, cet épisode a été qualifié d’exceptionnel car plus observé depuis janvier 1987. Il s’agit également de la 5ème vague de froid la plus sévère observée depuis 1947 en France, d’une durée relativement longue (13 jours) mais qui reste tout de même éloignée des vagues de froid historiques de 1956, 1963 ou 1985.
Au cours de cet épisode de froid glacial, accentué d’ailleurs par la bise, ce vent de nord-est qui a soufflé modérément, des records de consommation électrique ont été battus. C’est le mercredi 8 février à 19h que la puissance instantanée appelée par les consommateurs a atteint son record, à 102 098 mégawatts. Hasard du calendrier, dix ans plus tard, la douceur est printanière avec quelque 20°C voire plus ont été relevés dans le sud-ouest et jusqu’au centre-est entre mercredi 9 et jeudi 10 février, et ce ne sont pas le retour temporaire des gelées qui changera véritablement la donne ce week-end !