Il y a 10 ans, en mars : 50 cm de neige en plaine, et si ça recommençait ?
Alors que le printemps météorologique a officiellement débuté le 1er mars, celui-ci peut parfois nous réserver des surprises. Il y a 10 ans, le nord du pays était ainsi paralysé par une tempête de neige exceptionnelle. Ces chutes de neige tardives peuvent-elles encore se produire ces prochaines semaines ?
Si le gel tardif a fait parler de lui au cours des derniers printemps avec des dégâts parfois importants sur les cultures, ce sont désormais les pics de chaleur de plus en plus précoces et de plus en plus intenses qui font souvent la une de l’actualité météorologique au printemps. C’est d’ailleurs le cas en ce lundi 13 mars, avec des pointes à 25-26°C attendues dans le sud-ouest et la mise en place d’une dégradation orageuse marquée du sud-ouest au nord-est en soirée, comme en plein mois de mai ou de juin ! Mais des chutes de neige peuvent également se produire à cette période de l’année, comme ce fut le cas il y a 10 ans avec la moitié nord qui s’était alors retrouvée sous plusieurs dizaines de centimètres de neige...
Des congères atteignant 2 mètres en Normandie !
Les conditions météo en mars peuvent s’avérer extrêmes, ce qui est d’ailleurs typique des intersaisons que sont le printemps et l’automne. Beaucoup d’entre vous se souviennent certainement du mois de mars 2013 durant lequel un épisode de neige historique s’était produit au nord de la Loire, en particulier en Normandie et dans les Hauts-de-France. Cet épisode, qui a débuté le 10 mars pour atteindre son maximum entre le 11 et le 12, a été rapidement qualifié d’historique pour plusieurs raisons. D’abord, de telles offensives neigeuses aussi vastes ont plutôt l'habitude de se produire au cœur de l'hiver, alors que météorologiquement, le mois de mars est un mois de printemps. Ensuite, les quantités tombées sont exceptionnelles pour des régions de plaine et parfois même des littoraux avec 50 cm mesurés dans la région de Cherbourg, de telles quantités se rencontrant en moyenne une fois tous les 80 ans au mois de mars.
Par ailleurs, ces chutes de neige n'ont pas été suivies d'un redoux comme c'est souvent le cas au mois de mars. Au contraire, le froid s'est accentué par la suite. De plus, cette dégradation s’est accompagnée de rafales de vent d'est, avec de très imposantes congères qui se sont formées sur les routes, atteignant localement deux mètres de hauteur et paralysant de nombreux axes routiers (RN 13 bloquée pendant plusieurs jours entre Cherbourg et Caen et l'A1 coupée entre Lille et Paris). Cette neige s'est maintenue jusqu'à à la veille du premier jour du mois d'avril sur les bas-côtés de certaines routes et sur certains coteaux du pays de Caux. C’est aussi à cette occasion que la première vigilance rouge neige-verglas avait été lancée, pour la Manche et le Calvados.
Un risque limité par le réchauffement climatique
Une question se pose : sans atteindre une telle ampleur, les épisodes neigeux restent-ils possibles au printemps ? La réponse est oui mais la probabilité que de véritables dégradations apportent de la neige en plaine entre les mois de mars et d’avril a tendance à faiblir, année après année. La faute au réchauffement climatique qui est à l’origine d’épisodes de chaleur de plus en plus intenses et de plus en plus précoces. Ainsi, s’il n’était pas rare de voir tomber la neige en plaine jusqu’au début du mois de mai dans les années 1970 ou 1980, il est aujourd’hui plus fréquent de voir des températures estivales s’installer en avril : c’est l’œuvre de changement de notre climat.
Qui des prochaines semaines ? Si les mois d’avril et de mai pourraient s’avérer plus humides qu’envisagé initialement selon les dernières tendances à long terme, c’est aussi parce qu’il fera plus chaud que la normale avec à la clé, une masse d’air instable comme c’est d’ailleurs le cas ce lundi 13 mars. Autrement dit, le risque de voir la neige tomber en plaine au printemps cette année est très faible, sauf éventuellement sous une giboulée, et encore de manière locale et/ou anecdotique…