Hausse du niveau des océans : des dernières estimations très inquiétantes !

Grâce à une nouvelle méthode de calcul, des chercheurs ont découvert que la hausse du niveau des océans pourrait être encore plus importante que ce qu'envisage le GIEC d'ici 2100.

Hausse niveau océans
De nombreuses villes côtières seront menacées par la hausse du niveau des océans dans les prochaines décennies

Une équipe internationale de chercheurs a utilisé une nouvelle méthode de calcul afin de déterminer la hausse du niveau des océans à l'échelle du globe d'ici 2100, et leurs résultats sont loin d'être rassurants.

Une méthode dite de « fusion »

La hausse du niveau des océans liée au réchauffement climatique est un phénomène aujourd'hui bien connu et qui ne fait plus débat dans la communauté scientifique. Néanmoins, les incertitudes sur son ampleur sont encore nombreuses et les chiffres diffèrent en fonction des études et des méthodes de calculs employées.

Selon le dernier rapport du GIEC, les scénarios les plus optimistes entrevoient une élévation moyenne du niveau des océans allant de 29 à 59cm à l'échelle du globe d'ici 2100 alors que les plus pessimistes optent plutôt pour une élévation de 61 à 110cm. Ces chiffres ont été établis en effectuant une analyse statistique des résultats des modèles de calcul du niveau de la mer disponibles, en fonction de différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre.

Une équipe de chercheurs de Singapour et des Pays-Bas ont eux aussi récemment réalisé une estimation de la hausse du niveau des mers à l'échelle de la planète d'ici 2100 et ont obtenu des résultats bien plus inquiétants. Ceux-ci ont en effet utilisé une autre méthode de calcul, appelée méthode de « fusion ».

Cette méthode comprend des prévisions effectuées par les modèles informatiques en fonction de la trajectoire connue du réchauffement climatique en intégrant également la possibilité que des événements naturels inattendus se produisent. Ainsi, selon les scientifiques en charge de l'étude en question, leurs estimations se montrent plus proches de la réalité que les précédentes études réalisées sur le sujet.

Des chiffres inquiétants

D'après les résultats de l'étude en question, dans un scénario de faibles émissions, la fourchette très probable d'élévation du niveau des océans serait comprise entre +0,3 et +1m à l'échelle de la planète d'ici 2100. Dans un scénario d'émissions élevées, la fourchette serait quant à elle bien plus importante avec une élévation du niveau des océans comprise entre +0,5 et +1,9m à l'échelle de la planète.

Ainsi, il serait donc possible, selon ces chercheurs, que nous nous dirigions vers une hausse de près de deux mètres du niveau des océans d'ici la fin du siècle dans les scénarios les plus pessimistes et avec des émissions de gaz à effet de serre restant importantes, un chiffre quasiment deux fois supérieur aux estimations les plus pessimistes du GIEC.

Selon les chercheurs, cette moyenne mondiale cache néanmoins de grandes disparités en fonction des régions. Dans tous les cas, il est important que les villes côtières commencent dès aujourd'hui à anticiper une hausse aussi importante car les conséquences peuvent s'avérer catastrophiques sur l'urbanisme, l'économie, l’agriculture mais également sur l'Homme et la biodiversité.

D'après le GIEC, le niveau des océans a déjà augmenté d'environ 20cm entre 1901 et 2018 et, si les chiffres diffèrent, toutes les études sur le sujet envisagent que cette hausse va s'accélérer dans les prochaines décennies.

Selon les scientifiques en charge de ces dernières estimations inquiétantes, il est d'ailleurs important de prendre en compte les études alternatives afin d'envisager tous les scénarios possibles et pas seulement ceux dégagés par le GIEC. En effet, la science du niveau de la mer continue d'évoluer chaque année, tout comme les données disponibles et les méthodes de calcul utilisées pour dégager de nouvelles estimations pour les prochaines décennies.

Référence de l'article :

Fusion of Probabilistic Projections of Sea-Level Rise, Earth's Future (11 décembre 2024), Benjamin S. Grandey, Justin Dauwels, Zhi Yang Koh, et al.