Grande tempête de météores : sera-t-elle visible en France ?

Une pluie de météorites ou "étoiles filantes" est un événement très courant dans le ciel nocturne. Chaque année, il y en a une douzaine qui montrent une grande activité, des Gémeaux en décembre aux célèbres Perséides en août. Pendant le pic d'activité, il peut y avoir jusqu'à 100 météores par heure.

Il y a aussi d'autres pluies de météorites dans l'année qui ont une activité qui pourrait être définie comme peu significative. Demain, mardi 31 mai, par exemple, se produira le pic des Tau Herculides, une pluie de météores qui n'est habituellement pas très intense, et qui affiche, au maximum, une cinquantaine d'étoiles filantes par heure. Mais cette année, 2022, l'activité pourrait être extraordinaire. Il convient toutefois de noter que les prévisions concernant son intensité restent assez imprécises.

Le nom de cette pluie d'étoiles vient du fait que la zone du ciel d'où elles semblent émerger se trouve dans la constellation d'Hercule. Pour autant que l'on sache, les Herculides de Tau sont le produit d'un nuage de débris laissés par la fragmentation de la comète 73P/Schwassman-Wachmann 3 (SW3), et ont été découverts en 1930, avec la comète qui leur a donné naissance, par Arnold Schwassmann et Arturo Arno Wachmann.

La comète était inactive jusqu'à ce que, lors de son passage près du Soleil en 1995, elle fasse réaliser aux astronomes qu'elle s'était fragmentée en plusieurs morceaux, remplissant de débris sa propre trajectoire orbitale dans le système solaire (où elle se trouve depuis lors). Ainsi, il est possible que dans la nuit du 30 au 31 mai, elle tourne autour de l'orbite de la Terre, donnant lieu à une véritable tempête de météores.

Incertitude quant à l'observation de ce qui pourrait être l'un des plus grands spectacles astronomiques.

Comme nous l'avons déjà mentionné, à l'heure actuelle, la possibilité d'observer l'un des plus grands spectacles astronomiques qui puisse être envisagé est encore incertaine. Selon Jérémie Vaubaillon, astronome à l'Observatoire de Paris, son modèle mathématique indique que cet événement est susceptible de se produire, bien qu'il ne soit pas garanti à 100%. Pour le savoir, nous devrons sortir cette nuit-là et observer le ciel. Les estimations les plus optimistes indiquent la possibilité d'observer entre 140 et 1400 météores par heure.

Selon Borja Tosar, astrophysicien indépendant, "une tempête de météores est un phénomène beaucoup plus actif que les pluies d'étoiles filantes typiques que nous voyons chaque année." La dernière fois que cela s'est produit, c'était avec les Draconides en 1933, où 1 000 étoiles filantes tombaient par heure. C'est un spectacle très rare et qui pourrait se produire, 89 ans plus tard, aux premières heures du mardi matin.

Sera-t-elle visible depuis la France ?

Quant à la zone de visibilité, une grande partie des États-Unis, le centre-sud et l'est du Canada, le Mexique, l'Amérique centrale et du Sud et une petite partie de l'Afrique de l'Ouest seront les régions du monde les mieux placées pour observer cet événement. Malheureusement, pour l'extrême ouest et le nord de l'Amérique du Nord, ainsi que pour le reste du globe, y compris notre pays, le ciel peut être trop lumineux, baigné de soleil ou trop éloigné de tout météore entrant, empêchant l'observation de tout spectacle possible.

Néanmoins, en France, il y a encore une petite chance de pouvoir profiter de ce phénomène potentiellement rare. Selon les experts, le meilleur moment pour l'observer sera entre 4 heures du matin et l'aube (fin de nuit donc), en regardant vers l'ouest, en direction de la constellation d'Hercule. Pour ce faire, il est recommandé de s'éloigner des zones urbaines et des zones de pollution lumineuse. Même si l'événement ne se produit pas, cela vaudra la peine de se lever juste pour profiter de l'alignement de Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.