Grande Barrière de corail en danger : nouvel épisode de "blanchiment massif" !
Le réchauffement climatique menace une nouvelle fois la biodiversité australienne. La Grande Barrière de corail subit un nouvel épisode de "blanchiment massif" selon le gouvernement d'Australie.
La Grande Barrière de corail située au nord-est des côtes de l'Australie, est à nouveau menacée par le réchauffement climatique. En effet, elle subit une nouvelle fois un épisode de décoloration de sa biodiversité corallienne, a annoncé le gouvernement local ce vendredi 8 mars. Depuis 1998, il y a eu 7 épisodes similaires, un drame pour l'environnement.
Les coraux de la Grande Barrière étouffent et se meurent lentement. "Nous savons que la plus grande menace qui pèse sur les récifs coralliens dans le monde est le changement climatique. La Grande Barrière de corail ne fait pas exception", explique Tanya Plibersek, la ministre de l'Environnement australienne.
Avant d'ajouter : "Nous devons agir contre le changement climatique. Nous devons protéger nos sites exceptionnels ainsi que les plantes et les animaux qui les habitent". 2 300 km de corail qui dépérissent à cause du changement climatique. Les coraux australiens blanchissent à cause de l'augmentation de la température sous-marine de seulement 1°C !
Cette hausse de la température de l'eau est fatale pour le corail quand elle dépasse de plus d'1°C la moyenne à long terme. Entraînant l'expulsion des algues symbiotiques qui colorent normalement le corail. La Grande Barrière de corail est le plus grand récif du monde et abrite 1 500 espèces de poissons et 4 000 types de mollusques.
Les scientifiques qui oeuvrent pour le gouvernement australien ont confirmé ce nouvel épisode suite aux relevés aériens réalisés sur 300 récifs peu profonds. Ils devront mener des recherches supplémentaires pour connaître la gravité et l'étendue du phénomène.
La Grande Barrière de corail a connu 7 épisodes depuis 1998. Un en 2002 puis 5 épisodes au cours des 9 dernières années : en 2016, 2017, 2020, 2022 et enfin 2024. Des blanchiments de plus en plus fréquents et importants. Certains coraux peuvent se rétablir s'ils n'ont pas été trop blanchis et si les conditions météo le permettent (pas de canicule marine à répétition par exemple).
Mais les épisodes sont si succincts ces dernières années que le récif peine à s'en remettre : "Le récif n’est plus capable de retrouver le mélange d’espèces de coraux et la taille des coraux qui existaient il y a vingt ans", assure Terry Hughes spécialiste australien des récifs coralliens.
"L’ironie de la chose, c’est que les coraux qui prédominent aujourd’hui dans la plupart des régions de la Grande Barrière poussent rapidement et regagnent vite du terrain, mais qu’ils sont sensibles à la chaleur et supporteront moins bien les inévitables prochains épisodes de blanchissement".
Malheureusement, les températures sous-marines le long de la Grande Barrière de corail ont atteint des niveaux records ces dernières semaines selon les données officielles. La hausse de la température de l'eau est mondiale. En août 2023, elle battait déjà des records avec ses 20,98°C. En février 2024, elle était de 21,06°C !
Les coraux risquent de mourir dans les semaines à venir si la températures de l'océan ne baisse pas, alerte Richard Leck, responsable des océans pour l'association WWF Australie.
"Cet épisode de blanchiment se produit dans une zone où les coraux n’ont jamais été exposés à ces températures extrêmes", détaille-t-il. L'année dernière, les mêmes phénomènes ont eu des conséquences "dramatiques" dans l'hémisphère nord, sur les coraux de Floride, aux États-Unis et également dans les Caraïbes, rappelle Richard Leck.
Les deux prochaines semaines risquent d'être fatales pour le corail car le stress thermique a augmenté selon Terry Hughes. L'Unesco avait menacé l'Australie en 2021, de classer la Grande Barrière de corail sur la liste des sites du patrimoine mondial "en péril".
Mais le gouvernement australien a tout fait pour que cela n'arrive pas. Car l'attraction touristique suscité par ce site mondialement connu génère 4,8 milliards de dollars de revenus. Une telle inscription aurait mis à mal les bénéfices.