Froid et neige en France ces prochains jours : pourquoi un tel emballement ?

La France entre dans une longue période plus froide que la normale, avec un gel de plus en plus fréquent et de la neige de plus en plus bas sur les massifs. Comment expliquer cet emballement médiatique, pour un événement qui n'a rien d'exceptionnel ?

Coup de froid, arrivée de l'hiver, "couvrez-vous" : vous le voyez, vous le lisez, tous les médias (même tameteo.com) se focalisent sur la baisse des températures qui a débuté hier en France, et qui devrait encore s'accentuer ce week-end, après une légère remontée ce jeudi après-midi et demain vendredi.

Tous s'en donnent à cœur joie, à coups d'articles, de comparaisons historiques et de titres parfois farfelus (ouf, pas chez nous), alors que nous allons simplement nous retrouver 2 à 3 degrés en-dessous des normales de saison. Alors pourquoi un tel emballement ? Trois raisons semblent justifier cet engouement soudain pour cette baisse du mercure et ce froid "relatif".

Un déficit thermique prolongé devenu bien rare...

La première cause de cet emballement est que nous allons sans doute, selon les dernières prévisions, rester au moins une semaine en-dessous des normales de saison (avec ce déficit d'au moins 2 ou 3 degrés), ce qui n'était pas arrivé depuis fin février et début mars dernier (11 jours consécutifs sous les normales à l'époque), selon l'indicateur thermique national.

La rareté crée l'événement ! Le gel en novembre est de plus en rare : si beaucoup de régions connaissent ce jeudi matin leurs premières gelées de la saison, celles-ci auraient déjà dû se produire fin octobre...

Pire, une période aussi longue sous les normales saisonnières ne s'est produite que 5 fois en 2 ans : 11 jours en février-mars 2023 donc, mais aussi 14 jours consécutifs fin janvier 2023, 18 jours en décembre 2022, 15 jours fin septembre 2022 et 17 jours en janvier 2022. Tous les autres déficits thermiques ont duré moins d'une semaine, ce qui vous laisse imaginer l'excédent thermique absolument colossal que nous connaissons presque quotidiennement.

Autrement dit, la rareté crée l'événement ! C'est le cas aussi pour le gel, qui fait donc son retour en force (deuxième raison de l'emballement). Un gel classique, pensez-vous, en cette saison. Oui, classique, mais de moins en moins en novembre, et surtout de plus en plus tardivement. Beaucoup de régions connaissent aujourd'hui leur première gelée de la saison, alors qu'elle aurait dû normalement se produire fin octobre.

De la neige encore plus bas, et après ?

En moyenne, pendant l'automne météorologique (du 1er septembre au 30 novembre), on recense 2 à 8 jours de gel selon les régions en France, hors Méditerranée. Bien souvent, sans compter la matinée d'aujourd'hui, le compteur de nombreuses stations météo est encore bloqué à zéro. A Paris, nous ne sommes d'ailleurs toujours pas descendus sous les 5 degrés, cela se fera sans doute ce samedi, un record aussi tard dans la saison !

Enfin, la dernière raison de cet emballement concerne la neige, qui tombera de plus en plus bas ce week-end, dès 200 ou 300m sur les reliefs du Nord-Est, voire localement en plaine dans le Grand-Est ou en Bourgogne-Franche-Comté. Là encore, rien d'exceptionnel, mais cela contraste avec les hivers précédents : d'ailleurs, certaines pistes de ski ont ouvert avec de l'avance !

Reste à savoir si ce froid relatif, pas exceptionnel, mais de plus en plus rare, va durer ou s'intensifier... Tous les scénarios sont possibles, mais nous semblons loin pour le moment de la vague de froid. A suivre...

À la une