FRANCE : le mois d'avril était-il vraiment froid ?
Cela va probablement surprendre beaucoup de personnes mais le mois d'avril 2023 est plutôt dans la normale concernant les températures. Étonnant ? Et bien... pas vraiment. Nous gardons plutôt en tête les mois d'avril de ces dernières années qui s'étaient montrés très doux voire chauds.
Après un hiver généralement sec et doux sur l'hexagone, une évolution des conditions météorologique s'est observée dès mars côté pluie avec le retour de perturbations régulières sur la moitié Nord de la France. Côté températures, la douceur a perduré.
Mais qu'en est-il de ce mois d'avril 2023 ? Était-il vraiment frais voire froid comparé aux normales ? Et qu'est-ce qu'une normale ? Éléments de réponse dans cet article.
A l'échelle nationale, un mois on ne peut plus classique
Si l'on regarde les températures moyennes sur l'ensemble du mois et uniquement à l'échelle de la France, les valeurs sont quasiment conformes aux normales de la période 1991-2020. Les chiffres définitifs arriveront pour début mai mais, l'écart à la normale ne sera que de quelques dixièmes de degrés au plus.
Les quantités de précipitations sont elles aussi proches des normales exception faite pour les régions les plus au Sud qui pâtissent d'une sécheresse durable, parfois depuis de longs mois. C'est le cas des Pyrénées Orientales qui sont en déficit depuis près de 8 mois consécutifs. D'après plusieurs personnes sur place, ce n'est du jamais vu une sécheresse aussi durable et intense. Cela pousse désormais certains arboriculteurs à détruire une partie de la futures récolte, ce pour protéger les plantations et espérer avoir quelques fruits. La perte s'annonce toutefois considérable, ce après des années déjà compliquées pour diverses raisons.
Mais au fait, qu'est-ce qu'une normale ?
Lorsque l'on parle de normale en météorologie, il s'agit de valeurs de référence généralement des 30 dernières années. Ainsi, cela permet d'avoir par exemple une vision claire de l'évolution des températures sur une période plus courte et déterminer si nous avons un épisode plus chaud ou froid qu'en temps "normal".
Le changement climatique peut brouiller quelque peu la perception de ces normales. Et pour cause, avec une hausse moyenne des températures, nous oublions au fil du temps les valeurs communes pour nos régions. De plus, les normales évoluent tous les 10 ans, ce qui apporte une référence évolutive.
La récurrence des épisodes durables de valeurs supérieures aux normales dites de saison viennent aussi nous habituer progressivement à une certaine douceur ou chaleur qui.... n'a pas lieu d'être en-dehors du contexte de réchauffement climatique (ici on parle bel et bien des épisode durables et répétitifs et non des pics de chaleur ou de froid qui ont toujours existé).