France : l'eau du robinet serait beaucoup plus polluée que ce que les autorités affirment !

L'eau du robinet est-elle polluée en France ? D'après Générations Futures, la pollution de l'eau serait "très sous-estimée" dans le pays car les autorités ne contrôlent pas tous les polluants...

Eau Robinet Pollution
En 2020, 67% des français buvaient l'eau du robinet.

Ce mardi 15 octobre, l'ONG Générations Futures a publié un rapport alarmant. L'organisme français révèle avoir identifié 56 métabolites de pesticides. Ces derniers peuvent être toxiques et risquent de dépasser la norme pour l'eau potable. Les autorités françaises étaient-elles au courant ? Pourquoi n'agissent-elles pas ?

La pollution des eaux est "très sous-estimée" selon Générations Futures, une ONG française. En France en 2020, 67% de la population consommaient l'eau du robinet tous les jours, d'après les données du site eaufrance.fr. L'eau potable distribuée aux français doit donc être saine pour la santé. Encore faut-il l'analyser correctement...

Le manque de surveillance et de contrôle de l'eau de la part des autorités, c'est ce que reproche l'ONG. Car les instances de contrôle en France n'analysent pas tout. En effet, des dizaines de métabolites de pesticides, des molécules problématiques de leur dégradation et potentiellement toxiques, ne sont tout simplement pas contrôler.

Évidemment, on ne peut pas trouver quelque chose que l'on ne cherche pas... C'est en tout cas ce que dénonce le rapport de Générations Futures : "71% des métabolites de pesticides risquent de dépasser la norme pour l'eau potable que nous avons identifiés n'ont fait l'objet d'aucun suivi dans les eaux souterraines ou l'eau potable ces dernières années", révèle Pauline Cervan, toxicologue de l'ONG.

L'organisme a identifié un total de 56 métabolites de pesticides qui n'ont l'objet d'aucun contrôle de la part des autorités. Un fait d'autant plus grave que ces métabolites risquent de contaminer les eaux souterraines à des concentrations supérieures à 0,1 ?g/l (qui représentent le seuil réglementaire), selon les résultats d'analyses de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail).

"La façon dont les Agences régionales de santé (ARS) sélectionnent les substances ne permet pas d'inclure de nouveaux métabolites dans les contrôles. C'est complètement incompréhensible et scandaleux", s'indigner Pauline Cervan lors de la conférence de presse de l'ONG ce mardi 15 octobre.

Qu'est-ce que les métabolites ? Ce sont des molécules dégradant les substances chimiques (comme les pesticides). Par la suite, elles infiltrent les sols, les eaux de surface, les eaux souterraines et à terme, contaminer les zones de captage de l'eau potable. Dans l'étude publiée ce mardi, l'ONG identifie : "12 métabolites particulièrement à risque" sur les 56 métabolites reconnus.

Parmi les 12 métabolites à risque, il y a la TFA (acide trifluoroacétique), une molécule très persistante issu de l'égradation de certains "polluants éternels" (PFAS). On les retrouve dans les gaz réfrigérants, les mousses anti-incendie, les cosmétiques et les revêtements antiadhésifs de poêles. Ce métabolite était déjà dans le viseur du Réseau européen d'action sur les pesticides (PANEurope).

"Les autorités françaises ne peuvent pas ignorer les risques de contamination des eaux souterraines par le TFA", rapporte Générations Futures. Avant de poursuivre : "Les conséquences d'une exposition chronique aux métabolites de pesticides présents dans l'eau potable sont largement inconnues". Car, si toutes les molécules toxiques se cumulent dans l'eau, elles peuvent rapidement avoir un "effet cocktail".

Source : Europe1

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