France : 5 momies égyptiennes d'animaux datant d'il y a 3 000 ans dévoilent leurs secrets !
Chat, faucon, poisson, ces 5 momies égyptiennes sont millénaires et appartiennent à l'Université de Strasbourg. Les chercheurs ont décidé de vérifier s'il y a bien des animaux embaumés à l'intérieur et vont être surpris !
Vieilles de 2 à 3 000 ans, ces momies d'animaux originaires d'Égypte appartiennent depuis environ un siècle à l'Université de Strasbourg, en Alsace (France). Sous la direction d'un laboratoire d'archéologie, les scientifiques ont décidé de passer les reliques aux rayons X pour la première fois ce lundi 29 janvier 2024.
Le but de cette radiographie peu commune est principalement de comprendre les processus de momification de l'époque. Ces 5 momies représentent toutes des animaux : 2 chats, 2 oiseaux (un ibis et un faucon) et même un poisson ! Mais contiennent-elles vraiment des restes animales ?
La clinique vétérinaire de Strasbourg AgoraVeto n'a pas l'habitude de pratiquer ce type de scanner. Accompagnée par l'université strasbourgeoise et celle de Haute-Alsace, les momies de 10 à 30 cm ont pu révéler leurs secrets pour la toute première fois. Ces 5 momies font parties d'une collection de près de 6 000 pièces !
"Elles n'ont encore jamais été étudiées, on veut savoir s'il y a bien des animaux dedans et dans quel état", raconte Cassandre Hartenstein, responsable du projet et égyptologue au laboratoire d'histoire ancienne et d'archéologie Archimède à l'Université de Strasbourg.
Car "toutes les momies retrouvées ne contiennent pas forcément des animaux entiers, voire pas d'animaux du tout", explique le conservateur de la collection égyptienne de l'Université alsacienne, Frédéric Colin. Car les seules informations que détiennent les chercheurs sont les descriptions des inventaires datant de l'époque de leur acquisition soit... 1 000 ans !
Il était donc temps de savoir quel secret se cache derrière ces momies. Le radiologue Samuel Mérigeaud spécule : "Le poisson est entier et bien conservé. (...) Vu l'aspect, je pencherai plutôt pour une perche du Nil." En regardant les images du scanner de plus près, ce poisson millénaire est incroyablement bien conservé ! Les arêtes, la peau et même des organes internes sont visibles !
"Je suis très impressionné par le travail qui a été fait à l'époque quand on se dit que ce poisson il a plusieurs milliers d'années", raconte le vétérinaire en chef du zoo de Beauval, Baptiste Mulot qui était présent lors de l'événement. Pour ce qui est des autres animaux : la momie du chat (ou plutôt du chaton) et la momie du faucon sont en excellent état de conservation comme le rapporte LeFigaro.
Le scanner permet également d'en apprendre plus sur la mort des animaux momifiés. Le félin et l'oiseau ont eu la nuque brisée selon les constats du radiologue. Ce dernier a pu observer un écart entre le crâne et la colonne vertébrale de ces 2 animaux.
La seconde momie de chat révèle un animal qui n'est pas entier. Seuls un bassin, une colonne vertébrale et ce qui semble être un petit fémur disposé d'une étrange façon sont observables grâce aux rayons X. De quoi enchanter Frédéric Colin : "De mon point de vue, c'est lorsque l'animal n'est pas entier que c'est le plus intéressant."
Car à l'époque, ces momies d'animaux, aussi appelées momies votives, étaient vendues par des commerçants. Elles servaient à faire des offrandes aux dieux lorsque les animaux étaient entiers... Certains marchands ne vendaient pas que des momies d'animaux entier.
Ce qui amuse beaucoup le professeur Colin : "c'est beaucoup plus marrant d'avoir la trace d'un bricolage et de voir que quelqu'un a vendu quelque chose comme une momie complète alors qu'il l'a fabriquée avec des petits morceaux, ça pose des questions, je vais devoir essayer d'y répondre."
Comprendre comment sont embaumés ces animaux permettra d'en apprendre plus sur la momification des pharaons en Égypte. "L'objectif est maintenant de comprendre les gestes des embaumeurs, les procédés de momification des animaux grâce à l'état dans lequel ils sont", développe le professeur alsacien.
Le travail des scientifiques est loin d'être terminé. Au contraire, il ne fait que commencer : "Le plus passionnant reste à venir, conclut Cassandre Hartenstein. Dans les semaines qui viennent, on va dater précisément les momies au carbone 14 et probablement réaliser des prélèvements ADN", s'enthousiasme la responsable du projet, Cassandra Hartenstein.