Fleurs mortelles : la fille de cette fleuriste meurt à cause des pesticides dans les plantes !

Sa fille Emmy morte en 2022 est la première personne décédée reconnue en tant que victime des pesticides par le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides.

Fleurs pesticides champs Pollution Santé
Contrairement aux fruits et légumes, il n'y a pas, en Europe, de réglementation pour fixer une limite maximale de pesticides sur les fleurs.

C'est un fardeau qu'elle portera toute sa vie. Car Laure Marivain sait que sa profession, fleuriste, est la cause du décès de sa fille Emmy. "Toute ma vie, je porterai ce poids : le sentiment d’avoir tué ma fille à cause de ma profession. Alors que les lobbys des pesticides continuent à s’enrichir en empoisonnant des enfants."

Elle a depuis cessé son activité en tant que fleuriste, métier qu'elle exerçait dans la région des Pays de la Loire (France). Que s'est-il passé ? Comment des fleurs ont-ils pu causé la mort d'une enfant de 12 ans ? Laure Marivain a souhaité témoigner ce mercredi 9 octobre.

Une exposition aux pesticides durant la grossesse

Tout commence lorsque la fleuriste française tombe enceinte fin 2009. À cette époque, la jeune femme travaille en tant que représentante en fleurs, après avoir travaillé dans une boutique durant 4 ans, de 2004 à 2008. Durant cette période d'activité, elle ne porte pas de protection et ne se doute pas un seul instant que les plantes peuvent être toxiques à cause des pesticides.

Ainsi, elle pratique sa profession avec passion et ne fait plus attention aux petites coupures lors des confections de bouquets, ni aux réactions allergiques et autres eczémas qui commencent : "Les fleuristes ne voient pas le danger, seulement la beauté des fleurs", explique-t-elle. Pourtant, le mal est fait et dès la naissance de sa fille Emmy, les soucis commencent.

Leucémie aiguë lymphoblastique

Rien ne va à la naissance de la petite princesse. "Quand Emmy est née, elle ne pleurait pas. Elle était toute violette. L’anesthésiste nous a dit qu’il y avait un problème avec le placenta, qu’il était carbonisé, tout noir. Et puis ses bilans n’étaient pas bons. Une sage-femme m’a même demandé si je m’étais droguée pendant ma grossesse", détaille l'ancienne fleuriste.

Elles devront attendre 7 ans avant d'avoir un diagnostic : une leucémie aiguë lymphoblastique. Malheureusement et malgré une rémission complète, la petite fille décède juste avant d'avoir atteint les 12 ans, en mars 2022. Elle aura connu 3 rechutes, et plus d'un an et demi cumulé au service d’oncologie pédiatrique du CHU de Nantes, qui ne changeront rien à son sort déjà scellé.

Premier décès reconnu par le FIVP

Durant les différentes hospitalisations d'Emmy, Laure s'informe auprès de l'association Phytovictimes, qui aide les personnes atteintes de maladies liées aux pesticides. Car sans le savoir, la fleuriste a travaillé en étant exposé à des pesticides présents sur les plantes et ce, tous les jours, durant plusieurs années, y compris pendant sa grossesse.

La mort de la petite fille est le premier décès reconnu par le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP). L'organisme reconnaît : "le lien de causalité entre la pathologie [d’Emmy, ndlr] et son exposition aux pesticides durant la période prénatale". C'est également la première fois que la profession est montrée du doigt.

Le FIVP a été créé en 2020 par la loi de financement de la sécurité sociale. Grâce à cet organisme, les ayants droit qui ont subi un préjudice peuvent être indemnisés : 25 000€ par parent de l'enfant victime. Une somme bien dérisoire pour toutes les épreuves endurées et qui auraient pu (dû !) être évité !

Sources : RadioFrance/LeMonde/Libération

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