Faut-il vraiment éviter de faire du sport lors des pics de pollution aux particules fines ?
La pratique d'une activité sportive quelle qu'elle soit est-elle vraiment déconseillée en cas de pic de pollution ? Est-il possible de tout de même faire du sport malgré un taux de particules fines élevé dans l'atmosphère ?
Est-il nécessaire de stopper toute activité sportive en extérieur lors des pics de pollutions aux particules fines ? La réponse n’est pas si simple et si radicale selon les experts, qui ne sont d'ailleurs pas tous d'accord sur le sujet.
Un réel risque pour la santé
Il n'est pas rare, lors des longues périodes anticycloniques hivernales, que les taux de pollution aux particules fines atteignent des niveaux très élevés sur de nombreuses régions. C'est d'ailleurs ce qu'a connu la France la semaine dernière avec des hautes pressions piégeant les particules fines issues de l'utilisation du chauffage au bois, de la circulation mais également de l'industrie, dans les basses couches de l'atmosphère et l'absence de vent ne permettant pas de les dissiper.
Lors de ces pics de pollution, il est souvent conseillé de réduire/reporter ses activités physiques en extérieur, notamment les plus intenses, la pollution induisant un risque pour la santé. En effet, en faisant du sport en extérieur lors de ces pics de pollution aux particules fines, ces microparticules pénètrent dans notre organisme via nos voies respiratoires, avec des conséquences potentiellement néfastes.
En effet, les répercussions sur la santé de ces particules fines peuvent être notables, avec par exemple une inflammation des muqueuses ORL (nez, pharynx), de la trachée et/ou des bronches, pouvant entraîner des difficultés respiratoires, des bronchites voire des crises d'asthme pour ceux qui en souffrent. Également, le risque d'accident vasculaire se montre plus important.
C'est donc pour cela que faire du sport lors des pics de pollution est déconseillé, notamment pour les personnes les plus sensibles. D'après les experts, la situation est d'ailleurs comparable à du tabagisme passif : courir lors d'un pic de pollution, c'est comme fumer quelques cigarettes.
Il est important de tout de même pratiquer une activité physique
Lors de situation météorologiques particulières, les pics de pollution peuvent perdurer durant plusieurs jours voire plusieurs semaines. Or, ne pas pratiquer de sport durant un laps de temps peut être encore plus néfaste pour la santé. En effet, pour certains experts, les bénéfices obtenus pour la santé physique sont malgré tout supérieurs aux effets néfastes induits par la pollution.
Néanmoins, des précautions doivent être prises dans ce type de situation. Il est important de réduire l'intensité des efforts physiques et surtout de s'éloigner un maximum des sources de pollution (sortir des agglomérations, privilégier les parcs, forêts, etc, …).
De ce fait, les sports doux et non intenses sont à privilégier lors des épisodes de pollution atmosphérique. La marche, le renforcement musculaire, le yoga ou le vélo par exemple, des sports qui permettront de conserver une activité sportive sans trop augmenter votre fréquence cardiaque et accélérer votre respiration.
Enfin, contrairement à une idée répandue, les sports en salle trop intenses sont également à éviter lors des pics de pollution. En effet, les particules fines sont présentes même en intérieur dans ce type de situation, la conclusion est donc similaire aux sports en extérieur, mieux vaut éviter une activité physique trop intense qui risquerait au final de nuire à votre santé.
Référence de l'article :
ZFE, particules fines… Faut-il absolument arrêter de faire du sport pendant un pic de pollution ?, Ouest-France (19 janvier 2025), Ludivine Domeon