Famine à Madagascar, la faute au réchauffement climatique !
Obligé de manger des criquets voire même de la boue, la famine menace une partie de la population malagache. L'île est le premier pays à souffrir de la faim à cause du réchauffement climatique selon un responsable de l'ONU.
"Cela ressemblait à ce que vous voyez dans les films d'horreur" raconte David Beasley, patron du Programme alimentaire mondial (PAM), qui s'est rendu à Madagascar pour constater la gravité de la situation. Le vendredi 25 juin dernier, ce responsable de l'ONU a expliqué que la famine faisait des ravages sur l'île et a souligné que le pays était le premier à souffrir de la faim à cause du dérèglement climatique.
La pire sécheresse depuis 10 ans :
Déjà en janvier 2021, l'ONU avait demandé aux pays donateurs de financer une "aide d'urgence de 76 millions de dollars". Le sud de l'île est particulièrement touchée par la sécheresse, la pire depuis 10 ans. Cette aide financière doit servir à améliorer les conditions alimentaires de plus d'un millions de personnes, permettre un accès à l'eau pour les habitants du Grand Sud qui sont les plus vulnérables et fournir des compléments alimentaires à plus 300 000 enfants.
Les différents confinements liés à la crise sanitaire ont accentué le phénomène comme l'explique Jens Laerke, porte-parole Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires : "Une personne sur trois dans le sud est maintenant frappée par une sévère insécurité alimentaire. En temps de sécheresse, une des stratégies de survie est d’envoyer des membres de la famille travailler dans les villes plus importantes, mais les déplacements entre régions ont été interdits pendants des mois de confinement".
Futurs réfugiés climatiques ?
Mais la situation est de plus en plus grave. Sans eau, sans pluie, les récoltes ne poussent pas. Les habitants en viennent à manger des criquets, des feuilles de cactus voire même de la boue. Une situation qualifiée de "dramatique" par Lola Castro, directrice régionale du PAM pour le sud de l’Afrique, qui accompagnait David Beasley en voyage à Madagascar. Les responsables onusiens prédisent déjà que "le pire est à venir".
Une famine clairement liée à la hausse globale des températures : "Nous avons des gens au bord de la famine et il n’y a pas de conflit. Il y a juste le changement climatique avec ses pires effets qui les affecte gravement" explique-t-elle. Et à cela s'ajoute l'injustice climatique : "Ces gens n’ont contribué en rien au changement climatique et ils en prennent l’entier fardeau à l’heure actuelle". Le sud de cette île de l'Océan Indien est totalement desséchée et pousse les habitants à se déplacer vers des régions moins touchées par l'insécurité alimentaire.