Fait-il vraiment si "froid" par rapport aux normales ? La pluie est-elle réellement en excès en ce mois de mai ?

Les conditions météo sont fréquemment instables depuis une bonne quinzaine de jours. Mais sommes-nous pour autant avec une météo froide et excessivement pluvieuses ?

Ce mois de mai est-il si pourri que cela en France ?
Ce mois de mai est-il si pourri que cela en France ?

Avec les conditions météo perturbées parfois interminables, on peut avoir l'impression qu'il fait plutôt froid en règle générale durant ce mois de mai. Aussi, les pluies sont si fréquentes que l'on pense que les accumulations sont excessives pour ce nouveau mois. Mais qu'en est-il vis à vis des normales de ces 30 dernières années ?

Normales variables d'une vile à l'autre

Tout d'abord, les normales que l'on utilise sont calculées à partir des données récoltées ces 30 dernières années. Actuellement, les services météo se basent essentiellement sur les normales 1991-2020.

Cela permet alors de savoir si globalement on se situe plutôt dans des conditions normales à tel emplacement géographique. Notez que depuis plusieurs décennies ces normales ont permis de mesurer que d'une façon générale, les températures mondiales (y compris en France), ont augmenté en lien avec l'évolution climatique accélérée par les diverses activités anthropiques.

Grâce aux normales, on peut déterminer si les conditions météo sont conformes à ce que l'on devrait observer ou non.
Grâce aux normales, on peut déterminer si les conditions météo sont conformes à ce que l'on devrait observer ou non.

Si l'on regarde quelques villes de France, voici les normales des minimales et maximales (en °C) ainsi que les cumuls de pluie moyens (en mm) de ces trente dernières années pour le mois de mai :

  • Paris : 11,1°C / 20,2°C et 69mm
  • Lille : 9,3°C / 18,4°C et 61,6mm
  • Strasbourg : 10,1°C / 20,9°C et 77,2mm
  • Brest : 8,9°C / 16,8°C et 74,6mm
  • Toulouse : 11,4°C / 21,4°C et 73,6mm

Ces valeurs vont alors permettre de positionner ces 14 premiers jours de mai par rapport aux conditions normales calculées à partir des données moyennes citées précédemment (merci aux services de Météo-France pour la fourniture de ces données).

Un mois de mais trop frais et pluvieux ?

Regardons dans un premier temps les observations sur Lille. Cette station de Météo-France a observé une moyenne des minimales de l'ordre des 10,7°C et maximales de 20,2°C. Concernant les précipitations, il est tombé depuis le 1er mai 29,3mm.

Du côté de Paris, les valeurs sont respectivement de 11,5°C et 20,1°C concernant les températures. Côté pluviométrie, la station de référence a relevé depuis le début de mois une accumulation de 36,8mm.

Partons bien plus à l'est, en direction de Strasbourg. Cette ville alsacienne a observé des températures moyennes de l'ordre de 10,7°C pour les minimales et 22,4°C concernant les maximales avec 32,2mm de pluie.

Bien plus à l'ouest, sur Brest, les observations depuis le premier mai sont les suivantes : 9,1°C et 18,1°C pour des accumulations totales de précipitations de l'ordre des 39,9mm.

Enfin, sur la ville rose qu'est Toulouse, les données relevées sur la même période sont de 10,7°C pour les minimales, 20,4°C concernant les maximales. Côté pluie, il est tombé 48,6mm.

Si l'on tire un résumé de ces conditions observées sur cet échantillon de quelques grandes villes de France, on constate que côté températures, elles sont globalement proches voire au-dessus des normales saisonnières. Seule Toulouse creuse l'écart vers le bas avec des minimales inférieures de l'ordre des 0,7°C et maximales déficitaires de 1°C.

Concernant les précipitations, là encore on se situe sous les normales d'un mois complet. Pour autant, nous sommes déjà à la mi-mai et les pluies observées ont apporté une bonne partie des précipitations qui tombent habituellement durant mai. Encore une fois, la ville de Toulouse sort du lot avec la plus forte accumulation de ces 5 villes.

Toutefois, certains départements ou communes à proximité même de ces villes ont très bien pu observer des phénomènes pluvieux intenses lors des passage orageux. Car oui, les intempéries parfois marquées de ce mois de mai ont localement pu apporter des quantités de pluies importantes. Cela a localement engendré des débordements conséquents comme ce fût le cas il y a quelques jours encore. En Haute-Marne, les accumulations ont pu par exemple attendre les 99mm.

Aussi, si vous avez l'impression qu'il fait "moche" en ce mois de mai, cela peut venir du faire que les passages perturbés et nuages sont nettement plus fréquents que ces derniers mois de mai : la chaleur et l'ensoleillement étaient nettement plus présents... avec des pluie généralement discrètes.

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