Everest : la justice népalaise limite le nombre de permis d'ascension !
Déchets, pollution, surtourisme voire décès, la justice népalaise dit stop ! Afin de "laisser un peu de répit" au plus haut sommet du monde, le gouvernement limite le nombre d'ascension.
L'Everest va devenir moins accessible à l'avenir. En effet, la justice népalaise, représentée par la Cour suprême, a ordonné au gouvernement de limiter le nombre de permis délivrés pour grimper sur le plus haut sommet du monde. Car la capacité d'accueil maximale de la chaîne d'Himalaya "doit être respectée".
Pour l'instant, le gouvernement n'a pas encore déterminé le nombre maximal adéquat de permis à délivrer. Mais il ne devrait pas tarder. Cette décision de la Cour suprême date de fin avril. L'Everest n'est pas le seul sommet concerné par la décision de la justice du Népal.
La Cour "a ordonné de limiter le nombre des alpinistes" sur plusieurs sommets. Pour rappel l'Everest culmine à 8 850 m d'altitude, ce qui en fait le plus haut sommet du monde. Il se situe dans la chaîne de montagnes Himalaya. À titre de comparaison, le Mont Blanc (le plus haut sommet de France et d'Europe) culmine à 4809 m d'altitude. Le Népal abrite 8 des 10 sommets les plus hauts du globe.
Pour grimper sur le toit du monde, il faut débourser 11 000 dollars afin d'obtenir le Graal : un permis d'ascension. Dans ce contexte, Deepak Bikram Mishra, un avocat, a déposé une requête pour demander la diminution du nombre de permis octroyés, alors que la saison des escalades de printemps ne faisait que commencer. En 2023, 478 permis avaient été accordés, un nombre record.
"Nous mettons trop de pression sur la montagne et nous devons lui donner un peu de répit", avait alors déclaré l'avocat népalais à l'AFP. La justice népalaise avait répondu favorablement à l'avocat soutenu par les populations locales qui voient leur environnement se dégrader.
En plus de limiter le nombre d'alpinistes, la Cour suprême a demandé la mise en place de "mesures pour la gestion des déchets et la préservation de l’environnement". Survoler la zone en hélicoptère sera désormais uniquement réservé aux opérations de secours d'urgence. Avant, les hélicos servaient à transporter les alpinistes aux camps de base ou sur des zones dangereuses.
Les aventuriers décidés à grimper les montagnes népalaises attendent le printemps, lorsque les températures sont plus clémentes et le vent faible. En 2019, un embouteillage humain sur l'Everest a causé la mort de 4 personnes sur les 11 décès enregistrés cette année-là. Les alpinistes avaient attendu de longues heures sous des températures glaciales avant d'entamer l'ascension.
Malheureusement, tout le monde ne voit pas cette limitation d'un bon oeil. Nima Nuru Sherpa, président de l'Association népalaise d'alpinisme, demande à ce qu'une étude approfondie soit réalisée avant de prendre des mesures. Car forcément cette décision impacte directement l'industrie pour laquelle il travaille.
"On ne sait pas encore exactement quel impact cela aura sur l’industrie - du tourisme - (ndlr). Nous ne savons pas sur quelle base les limitations seront fixées et comment celles-ci seront réparties entre les organisateurs d’expéditions. (...) Nous devrions plutôt nous concentrer sur la manière dont nous pouvons rendre les montagnes plus sûres". En 2024, le Népal a accordé 945 permis dont 403 pour l'Everest et nous ne sommes qu'en mai...