État d'urgence climatique : le Vanuatu va-t-il disparaître ?
Le gouvernement du Vanuatu a décidé de déclarer l'état d'urgence climatique. Que se passe-t-il dans ce pays du pacifique le plus vulnérable aux risques naturels ? Les îles du Vanuatu sont-elles vouées à disparaître ?
"La Terre est déjà trop chaude et dangereuse", a déclaré le Premier ministre du Vanuatu, Bob Loughman, à Port-Vila, la capitale vanuataise, face au Parlement ce vendredi 27 mai 2022 . "Nous sommes en danger maintenant, pas seulement dans le futur", a-t-il ajouté.
Le parlement de cette république, composée de 83 îles situées dans l'océan pacifique, a déclaré l'urgence climatique. Selon le Premier ministre, il faut compter 1,2 milliard de dollars pour amortir les impacts du changement climatique au Vanuatu.
En cause : la montée des eaux et les phénomènes météorologiques violents qui affectent déjà et de manière disproportionnée les îles du pacifique. Il a ensuite rappelé que 2 puissants cyclones avaient dévasté cet archipel de 300 000 habitants et qu'une sécheresse avait durement frappé ces 10 dernières années.
Le parlement a soutenu la motion à l'unanimité, qui fait suite à des déclarations similaires de dizaines d'autres pays, dont le Canada, la Grande-Bretagne, et les îles Fidji, leur voisin du pacifique sud.
"La responsabilité de Vanuatu est de pousser les nations responsables à adapter leurs actions à l'ampleur et à l'urgence de la crise", explique le Premier ministre. "L'utilisation du terme d'urgence est un moyen de signaler la nécessité d'aller au-delà de la réforme comme d'habitude."
Ce discours ministériel intervient alors que le pays mène une campagne diplomatique, espérant obtenir un avis légal de la plus haute juridiction des Nations Unies, la Cour internationale de justice (CIJ), afin que celle-ci intervienne pour protéger les nations les plus vulnérables face au réchauffement climatique.
L'archipel du pacifique espère que cet avis juridique de la CIJ contribuera à façonner le droit international pour les générations futures sur les conséquences humaines et matérielles du changement climatique. Cette idée doit être débattue en septembre à l'occasion de la prochaine assemblée générale de l'ONU.
Bob Loughman a aussi souligné l'engagement renforcé des vanuatais envers l'Accord de Paris à atteindre d'ici 2030. Le projet d'adaptation au dérèglement climatique, d'atténuation des impacts et de couverture des dommages s'élève à 1,2 milliard de dollars. La majeure partie du financement devra provenir des pays donateurs selon le Premier ministre.
La bonne nouvelle, c'est que le Vanuatu peut maintenant compter sur le soutien de l'Australie. La nouvelle ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, était en voyage aux Fidji cette première semaine du mois de juin.
Elle a promis aux pays du pacifique une réinitialisation de la politique climatique après une "décennie perdue" sous un régime conservateur dirigé par un climatosceptique.
"Nous mettrons fin aux guerres climatiques dans notre pays, c'est un gouvernement australien différent et une Australie différente. Et nous nous tiendrons aux côtés de vous, notre famille du Pacifique, en réponse à cette crise", a déclaré Penny Wong.