Est-il possible d'être écolo tout en étant connecté ? Comment réduire notre empreinte carbone au quotidien ?
L'empreinte écologique des activités en ligne est souvent ignorée. Pourtant, les chiffres alarmants révèlent un impact désastreux sur l'environnement. Peut-on encore concilier progrès technologique et préservation de la planète ?
Dans un monde où la technologie façonne nos vies à un rythme effréné, il est facile d'oublier l'impact écologique massif de nos activités numériques. De simples e-mails aux transactions de cryptomonnaies, chaque like et chaque partage, chaque clic laisse une empreinte sur notre planète déjà fragile.
Pollution numérique
La pollution numérique due à la fabrication des équipements informatiques est un défi majeur, émettant des niveaux de CO₂ considérables, tandis que la gestion des déchets électroniques entraîne une perte irréversible de ressources. De même, la consommation croissante de données sur internet, avec le streaming vidéo représentant 60% des flux, génère une empreinte carbone préoccupante, malgré les efforts vers une énergie 100 % renouvelable.
Le déploiement de la 5G, bien que plus économe en énergie que la 4G, risque d'aggraver la pollution numérique, avec une prévision d'augmentation de l'empreinte carbone du secteur numérique dans le monde ; en France une hausse de 18 à 45% est prévue d’ici à 2030, soulevant des préoccupations environnementales, sociales et sanitaires nécessitant une évaluation équilibrée de cette technologie.
Réalité chiffrée
- Le numérique est responsable de 3 à 4% des émissions mondiales de GES. D'après les projections, les TIC (technologies de l'information et de la communication) pourraient absorber jusqu'à 20% de l'électricité mondiale d'ici 2030.
- En outre, la consommation énergétique des data centers devrait quadrupler d'ici 2030.
- Le secteur informatique, quant à lui, représente actuellement 7% de la consommation électrique mondiale.
- Le visionnage de vidéos en ligne représente 60 % du trafic internet mondial et génère plus de 300 millions de tonnes de CO2e par an.
- Les smartphones génèrent environ 150 millions de tonnes d'émissions de CO2e par an.
- Les activités en ligne telles que l'envoi de spams nécessitent 33 milliards de kilowattheures d'électricité et entraînent environ 20 millions de tonnes de CO2e par an.
- Les requêtes Google génèrent l'équivalent de 6,7 millions de km en voiture chaque jour, tandis que l'utilisation quotidienne des réseaux sociaux par personne équivaut à 165.6 g de CO2e, soit un trajet de 1,4 km en voiture.
Les statistiques sont claires : notre consommation numérique a un coût environnemental significatif. Ces chiffres ne sont pas destinés à nous culpabiliser, mais plutôt à nous inciter à agir.
Quelles solutions ?
Devant cette réalité, il est crucial d'opter pour une approche plus consciente et responsable de notre utilisation de la technologie. Cela requiert une vision holistique qui englobe la réduction de la consommation, l'extension de la durée de vie des appareils et l'amélioration de leur recyclabilité. Voici une liste d'actions possibles :
- Pour prolonger la durée de vie de vos équipements informatiques, résistez aux incitations à l'achat de nouveaux produits en optant pour la réparation, l'achat d'occasion ou de produits "low-tech".
- Réduisez votre empreinte carbone en limitant l'acquisition d'écrans de très haute définition, en adaptant la résolution à vos besoins et en bloquant la lecture automatique des vidéos sur les réseaux sociaux.
- Pour diminuer l'impact énergétique, évitez de stocker vos données sur le cloud et privilégiez le stockage local sur des clés USB ou des disques durs externes.
- Compressez vos fichiers, évitez les images lourdes et la lecture automatique des vidéos.
- Adoptez des pratiques écologiques pour vos e-mails en supprimant les spams, en réduisant les pièces jointes et en réfléchissant à l'utilité de chaque e-mail envoyé.
- Favorisez le téléchargement de musique plutôt que le streaming en ligne pour diminuer votre consommation de données.
- Optez pour des réunions en appel plutôt qu'en visioconférence pour réduire le flux de données et ainsi diminuer l'impact énergétique.
- Pour aller encore plus loin dans la lutte contre la pollution numérique, refusez les objets connectés superflus, éteignez votre box internet la nuit et durant vos absences, et engagez-vous contre les écrans vidéo publicitaires envahissant nos villes.
Génération éco-connectée !
Dans son livre à paraître en avril 2024, Virginie Hilssone répond de manière affirmative et optimiste à la question : "Est-il possible d'être écolo tout en étant connecté ?" En partageant une multitude de conseils pratiques, elle nous montre comment réduire notre empreinte numérique tout en restant connecté.
De la réduction de la consommation d'énergie à la prolongation de la durée de vie de nos appareils électroniques, en passant par l'adoption de pratiques d'achat écoresponsables, chaque geste compte dans la quête d'un mode de vie plus durable.