Environnement : la date du "jour du dépassement" aura lieu plus tard cette année !
La date du "jour du dépassement" est un indicateur du poids que fait peser l'humanité sur les ressources que la planète est en mesure de nous donner. Elle est fixée au 2 août cette année, soit cinq jours plus tard qu'en 2022. Mais cela n'est pas entièrement dû à nos efforts...
Enfin une bonne nouvelle ? En apparence oui mais la réalité est trompeuse... La date du "jour du dépassement" aura lieu le 2 août cette année, soit cinq jours plus tard qu'en 2022. C'est la première fois (hors COVID) que la date recule par rapport à l'année précédente. Mais sur ces cinq jours de gain, seul un jour est vraiment imputable à nos efforts... Explications.
Une très légère amélioration
Le "jour du dépassement" est la date symbolique de l'année à laquelle l'humanité a consommé l'ensemble des ressources naturelles que la planète peut renouveler en une année. Cela signifie que pour le reste de l'année nous vivons "à crédit", en puisant dans les réserves de la Terre, contribuant ainsi à la dégradation de l'environnement et à l'accélération du réchauffement climatique.
Le but de cette date, développée en partie par l’ONG Global Footprint Network, est d'attirer l'attention sur la surconsommation qui n'a cessé d'augmenter dans les dernières décennies. Pour preuve, en 1970, le jour du dépassement intervenait le 29 décembre. 30 ans plus tard, il survenait le 23 septembre. L'année dernière, en 2022, il tombait le 28 juillet.
Cette année, selon le think-tank américain qui a publié les données, le "jour du dépassement" est fixé au 2 août, soit cinq jours plus tard qu'en 2022.
Il pourrait s'agir d'une bonne nouvelle en apparence mais les véritables progrès dû à nos efforts ne représentent pas plus d'une journée ! En effet, les quatre jours restants sont dus à l'intégration de meilleures données dans la nouvelle édition des comptes. Il s'agit donc en résumé d'une très légère amélioration par rapport à 2022.
Nécessité de reculer encore la date
L'ONG reconnaît toutefois que la tendance s'est stabilisée ces dernières années, mais la réduction du dépassement est encore bien trop lente. Atteindre l'objectif du GIEC de réduire les émissions mondiales de carbone de 43% d'ici 2030 par rapport à 2010 nécessiterait de déplacer le "jour du dépassement" de la Terre de 19 jours par an au cours des sept prochaines années.
La France fait partie des mauvais élèves car si le monde entier vivait comme les Français, le "jour du dépassement" surviendrait dès le 5 mai et 2,9 planètes Terre seraient nécessaires pour subvenir à nos besoins.
Pour limiter l’exploitation et la consommation des ressources naturelles, l'Agence de la transition écologique (ADEME) cite quelques "bons gestes" : raisonner nos consommations d'eau et d'énergie, renouveler moins souvent nos vêtements comme nos objets électroniques, louer ou profiter d’un service plutôt que d’acheter un bien (comme une voiture).
Du côté du think-thank américain, on donne quelques exemples de changements qui pourraient décaler significativement la date du "jour du dépassement" : augmenter la part mondiale d'électricité à faible émission de carbone de 39% à 75% déplacerait la date de 26 jours, réduire le gaspillage alimentaire de moitié nous ferait gagner 13 jours et développer l'agroforesterie ajouterait 2,1 jours supplémentaires.