Énergie : le recours à la climatisation en forte hausse en Europe
Malgré ses effets néfastes sur le climat (et la facture énergétique), le recours à la climatisation ne cesse de grimper en Europe, avec une hausse qui s’accélère encore cette année du fait des différents épisodes de canicule.
L'été bat son plein en Europe, et avec lui, la demande croissante de climatisation. Alors que des vagues de chaleur frappent durement plusieurs pays de l'Union ces dernières semaines, en particulier au sud de l'Europe, un nombre croissant de foyers cherche un répit contre les températures étouffantes.
Cette quête de confort climatique se traduit par une hausse continue de la climatisation depuis quelques années. Mais cette dernière n'est pas sans conséquences néfastes pour l'environnement et les objectifs climatiques ambitieux de l'Union Européenne... Explications.
20% de foyers équipés en Europe
Selon des données récentes de l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), près de 20% des foyers européens ont déjà adopté la climatisation, un chiffre qui ne cesse de grimper ces dernières années. L'Europe reste néanmoins bien en deçà du taux de 90% de foyers équipés aux États-Unis.
Les pays méditerranéens tels que l'Espagne, le Portugal, l'Italie et la Grèce, en particulier, ont été touchés par des vagues de chaleur importantes cet été, poussant de nombreux résidents à rechercher un soulagement rapide dans l'air conditionné.
Pourtant, derrière le confort de la climatisation se cache des défis environnementaux considérables. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la climatisation contribue déjà à environ 12% des émissions de CO2 dans le secteur du bâtiment en Europe.
Cette augmentation de la demande en électricité nécessaire pour alimenter les climatiseurs peut entraîner une augmentation significative des émissions de gaz à effet de serre, exerçant ainsi une pression supplémentaire sur les engagements climatiques de la région.
Des solutions plus vertueuses existent
Même en Allemagne, où traditionnellement peu de foyers avaient recours à la climatisation, la demande a augmenté au fil des années, passant de 3% de foyers équipés en 2015 à 13% aujourd'hui.
En Grèce, avec des températures qui ont frôlé les 40°C le mois dernier, la demande est également en hausse. Le gouvernement a même mis en place des incitations pour la mise au rebut des anciens appareils énergivores.
En dépit de l'augmentation des températures qui rend indispensable des mécanismes de refroidissement, des alternatives plus durables et économes en énergie existent.
Des experts suggèrent notamment une meilleure isolation des bâtiments ainsi que la mise en place de toits végétalisés, qui non seulement réduisent le besoin de refroidissement artificiel, mais offrent également des avantages supplémentaires en matière d'isolation thermique et de gestion des eaux pluviales.
Des aides existent également selon les pays pour l'adoption de systèmes moins gourmands en énergie. En France, par exemple, l'aide à l'installation d'une pompe à chaleur est de 5 000 €, quel que soit le niveau de revenu.
En conclusion, alors que la demande de climatisation continue de croître en Europe, les gouvernements et les citoyens sont confrontés à un dilemme crucial entre le confort immédiat et la durabilité environnementale à long terme. La lutte contre le réchauffement climatique nécessite des choix judicieux et des solutions novatrices pour concilier ces impératifs contradictoires...