En Normandie, on peut désormais planter... du plastique ! À quoi cela peut-il servir ?

En novembre, tout bois prend racine... Et le plastique alors ? Un projet étonnant issu d'un centre de recherche participatif en Normandie propose de planter chez vous un kit de plastiques biosourcés. Pour quelle utilité ?

Planter plastique prétexte végétaux IA
Ces plastiques biosourcés ne se fragmentent pas lors de leur décomposition, contrairement aux plastiques traditionnels (photo réalisée par IA), qui entraînent l'apparition de micro-plastiques.

Une expérience étonnante, à réaliser chez vous : c'est ce que propose le Dôme, un centre de recherche participative à Caen, en Normandie, autour du plastique. L'enjeu est, à l'aide d'un kit de plastiques biosourcés disponible gratuitement, d'évaluer comment ceux-ci se dégradent, par rapport aux plastiques traditionnels polluants. Séquence explications.

"PHA", des polyesters biodégradables

Deux mille kits au total, issus d'ateliers de sciences participatives, sont proposés par le Dôme, gratuitement : il est possible de les poser sur le sol, de les enterrer, de les planter ou même de les accrocher à votre fenêtre, en plein air. Le but est donc que les curieux testent ces kits, en observant comment ces bioplastiques se dégradent naturellement.

Un kit ressemble à un sommier miniature, et le plastique biodégradable joue le rôle de lattes : il s'agit plus exactement de "PHA", des polyesters biodégradables, des bioplastiques. Pourquoi sont-ils "bio" ? Parce qu'ils sont produits par des bactéries, et qu'ils comportent des molécules d'oxygène, contrairement par exemple au PVC.

L'intérêt, c'est que ces bioplastiques ne se fragmentent pas : une excellente nouvelle, car c'est la fragmentation qui crée les célèbres micro-plastiques qui polluent et s'infiltrent partout. Autre atout vertueux : les PHA se dégradent naturellement en quelques mois à quelques années, contrairement aux plastiques traditionnels qui persistent dans la nature pendant plusieurs centaines d'années !

Des collectivités très intéressées

Cette action participative a été confiée au Dôme par le laboratoire ABTE et le groupe industriel normand Depestele, qui travaillaient sur la production de PHA constitués de lin. Les 300 personnes ayant participé aux ateliers de réflexion ont alors développé ce kit, équipé de bandelettes composées des différents PHA, dont un formé à 70% par des fibres de lin, une première dans le monde !

Après avoir disposé ce kit chez eux, les volontaires devront le renvoyer au Dôme, ou au moins le prendre en photo, pour que les scientifiques étudient la dégradation des bioplastiques en fonction des conditions naturelles. Le kit sera aussi testé en laboratoire des des conditions très particulières, pour pouvoir en tirer des tendances et voir quelles bactéries s'attaquent à ces plastiques.

Ce projet intéresse déjà certaines collectivités qui souhaitent se passer du plastique traditionnel polluant : si ces PHA ne sont pas encore la solution magique, compte tenu des faibles capacités de production en France, le début de leur développement lance un espoir.

Des financements nationaux et européens ont déjà été accordés à Depestele et ABTE : aidez-les en commandant ce kit gratuit et en réalisant l'expérience, pour faire avancer la recherche et préserver l'environnement de la pollution plastique !

Références de l'article :

"Planter" des plastiques pour tester leur biodégradabilité : c'est ce que propose le Dôme, centre de recherche à Caen - Le Parisien

Pour commander un kit gratuitement : Des générations plastiques - Le Dôme

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