En 2025, le tourisme européen s’adapte aux contraintes économiques et au changement climatique
Malgré l’incertitude économique et la hausse du coût de la vie, les voyages restent en tête des priorités des Européens, qui envisagent d’augmenter leur budget voyage en 2025. C’est ce qui ressort d’une étude menée par le groupe Accor auprès de 8 000 voyageurs européens, qui s’attendent à voir les prix gonfler.
Les Européens prévoient de voyager plus souvent et de dépenser plus pour leurs voyages en 2025, selon un nouveau rapport du groupe Accor. L’étude, menée auprès de voyageurs de sept pays européens, montre que 88% d’entre eux prévoient d’effectuer au moins un séjour de loisirs à l’étranger l’année prochaine. L’augmentation est encore plus significative dans le voyage d’affaires. Cette année, un voyageur sur quatre s'attend désormais à effectuer au moins un voyage combinant travail et loisirs à l'étranger en 2025.
Les Européens plus sensibles aux enjeux de durabilité
Pour autant, la plupart s'attendent à devoir dépenser plus. Autre grande tendance soulignée par l’étude, le prix constitue un frein à l’achat de produits plus durables. Ainsi, si le changement climatique et les options durables de voyage comptent pour 73% des sondés, 46% des personnes interrogées déclarent qu’une réduction du coût les inciterait davantage à opter pour ce type de produits.
Les jeunes générations sont les plus sensibles à ces considérations, avec 79 % des 18-34 ans qui placent la durabilité au centre de leurs choix, contre seulement 65 % des seniors (65 ans et plus). Les personnes interrogées envisagent des actions concrètes pour réduire leur impact environnemental lors de leurs voyages. Cela inclut des gestes simples comme réutiliser les serviettes, emporter des bouteilles d’eau réutilisables et choisir des produits locaux et de saison. L’adoption de ces comportements montre une sensibilisation croissante aux enjeux climatiques, même si les actions ne suivent pas toujours les intentions.
En attente de mesures gouvernementales
Les personnes interrogées se sont également prononcés favorables à d’éventuelles mesures gouvernementales visant à encourager des choix de voyage plus écologiques, notamment en s’inspirant de l’expérience allemande de réduction des tarifs ferroviaires pour réduire les émissions dues au transport et en interdisant les vols court-courriers lorsque des solutions plus durables sont disponibles, à l’instar de l’interdiction des vols court-courriers intérieurs en France en cas d’alternative par le train en moins de 2h30.
Résilience et adaptation
Pour faire face aux contraintes économiques et maîtriser leur budget voyage, les Français sont nombreux à adopter des stratégies d’adaptation. Parmi les mesures prévues, 30 % éviteront les déplacements en haute saison, et 23 % privilégieront des hébergements moins coûteux. D’autres stratégies incluent d’être flexible sur les dates, de limiter la durée des séjours ou encore de rechercher des destinations à moindre coût.
Le surtourisme devient également un sujet de préoccupation majeur. 31 % des répondants prévoient d’éviter les destinations très fréquentées en haute saison et 22 % se tournent vers des destinations moins prisées pour éviter de contribuer à la surfréquentation. Des villes comme Venise, Amsterdam ou encore Barcelone ont déjà pris des mesures pour limiter l’afflux touristique, illustrant l’urgence de réagir à ces phénomènes.
Autre tendance relevée par ce rapport : la popularité croissante des “workations”, combinant travail et loisirs. Un quart des Européens envisagent d’en faire au moins une en 2025. Ce phénomène, particulièrement marqué chez les jeunes, répond aux attentes actuelles de flexibilité professionnelle et de quête d’un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Pour beaucoup, il s’agit de prolonger un séjour de loisirs tout en travaillant à distance - une pratique qui s’inscrit parfaitement dans l’évolution des modes de vie actuels.
Références :
European Travel 2025: Balancing Growth and Impact
Vers un tourisme plus responsable : les Européens prêts à modifier leurs habitudes en 2025, Yan Bernard-Guilbaud, 4 décembre 2024