La Nina jusqu'à la fin de l'hiver : quel est donc ce phénomène ?
La Nina est la présence d'une eau plus froide au large du Pérou et de l'Équateur. Elle influence notamment la pêche sur cette zone du globe qui se veut plus prospère que durant une phase El Nino.
El Nino ("l'inverse" de la Nina) représente un courant d’eau chaude au large du Pérou et de l’Équateur qui impacte la saison de pêche en y mettant fin. Aujourd’hui, ce terme est utilisé afin d’indiquer un événement climatique particulier. Il se traduit par la présence d’une étendue d’eau avec une température au-dessus de la normale sur l’Est du Pacifique Sud.
Cette anomalie thermique de l’océan est associée à un changement de la pression à ce niveau du Pacifique Sud (l’Est et l’Ouest de cette zone sont impactées). On parlera dès lors de l’oscillation australe. Ces deux phénomènes (La Nino + variation de pression) sont associés et portent le nom d’ENSO (El Nino-Southern Oscillation).
Un impact sur plusieurs zones du globe
C’est durant les années 1990 qu’un lien a été établi entre une période de La Nino avec un changement du climat sur d’autres régions du globe. Ainsi, parmi l’ensemble des résultats obtenus à la suite d’études, il a été découvert que le phénomène El Nino a un impact aussi bien dans les régions dites tropicales de l’Atlantique et de l’océan Indien. Pour arriver à ces informations, ce ne sont pas moins de 650 000 mesures qui ont été nécessaire, ce sur une durée de 15 ans.
Concernant la zone tropicale de l’Océan Atlantique, il a été observé une hausse des températures à sa surface ce plusieurs mois après un épisode d’El Nino. Côté Pacifique, c’est plutôt une variation de pression qui s’observe.
Ces évolutions climatiques engendrent par exemple des conditions plus sèches en Inde et en Indonésie (ainsi que sur le Nord et l’Est de l’Australie) durant la période juin / août. Un air plus chaud est quant à lui présent par exemple du côté du Brésil.
Durant la période décembre / février, on retrouve des conditions climatiques plus douces en Amérique du Nord, sèches au Nord du Brésil et pluvieuses sur le Sud-Est de l’Amérique du Sud.
L’Amérique du Nord durant les phases El Nino ou La Nina
Lors d’un important épisode d’El Nino et durant la période janvier à mars, l’Amérique du Nord voit un courant jet durable dans le Pacifique Nord-Est : cela apporte son lot de perturbations, de précipitations et un air bien plus doux qu’à la normale. Des conditions plus sèches sont constatées en direction du Nord-Est des États-Unis.
A l’inverse, durant une forte phase La Nina (eaux plus froides au large du Pérou et de l’Équateur) le courant jet qui était constant en phase El Nina se retrouve désormais bien plus fluctuant.
Cela impacte grandement les conditions climatiques avec un air froid bien plus marqué de l’Alaska jusque sur les états Nord des Etats-Unis. Douceur et temps sec sont, dans cette configuration, présents pour les états du Sud jusqu’en Floride.
Et en France, quel est l’impact ?
Pas de réel impact est observé ni sur le continent européen, ni en France. Une influence pourrait néanmoins être associée à ces forts épisodes d’El Nina ou El Nino lorsque ces derniers sont prolongés sur la durée. Cela reste toutefois à être confirmé lors d’études très approfondies.
Quelle est la situation à l’approche du nouvel an ?
D’après les prévisions de l’OMM (Organisation Mondial de la Météorologie), le phénomène La Nina qui est en cours devrait perdurer jusqu’à la fin de cet hiver. Si cela se vérifie, on parlera alors d’un épisode d’El Nina ayant duré près de 3 ans… soit un temps record d’après le début des observations.