Eau potable, navigation, vendanges... : les conséquences de la sécheresse
La sécheresse qui touche la France en cet été 2022 a des répercussions très larges, notamment sur l'alimentation en eau potable ou sur la navigation... Tour d'horizon des principales conséquences de cette sécheresse historique.
Avec un mois de juillet le plus sec jamais enregistré en France, couplé à un déficit chronique de pluie depuis l'hiver dernier, la sécheresse que connaît notre pays en cet été 2022 est d'ores-et-déjà historique. Presque tous les départements français connaissent des restrictions d'eau et la nouvelle vague de chaleur prévue cette semaine ne devrait rien arranger...
Cette sécheresse exceptionnelle engendre des conséquences sur l'alimentation en eau potable, ainsi que sur la navigation des cours d'eau. Mais d'autres conséquences se dessinent sur la production d'électricité ou bien encore sur la date des vendanges... Tour d'horizon des conséquences connues à ce jour en France.
Plus d'eau potable et des rivières asséchées
Dans les zones où l'alimentation en eau potable est déjà tendue l'été, cette sécheresse historique a entraîné des coupures totales. Le ministre de la Transition Ecologique, Christophe Béchu, évoquait vendredi dernier une centaine de communes concernées.
Dans ces communes, l'alimentation en eau potable via les canalisations est remplacée temporairement par un acheminement via des camions-citernes. Plusieurs communes des Vosges sont concernées, dont Ventron, commune de 800 habitants mais dont la population double l'été avec le tourisme. La ville voisine de Gerardmer a été contrainte de puiser exceptionnellement dans son lac.
En Haute-Corse, le Préfet indiquait le 2 août que si la consommation d'eau ne diminuait pas, il n'y aurait plus d'eau au robinet d'ici 25 jours. Les mesures de restriction des usages de l'eau ont donc été renforcées sur l'île de Beauté, là aussi en lien avec une forte fréquentation touristique.
Une autre conséquence directe de la sécheresse concerne l'abaissement des cours d'eau et la fermeture de la navigation sur certains tronçons. Voies navigables de France (VNF) indiquait la semaine dernière que près de 580km de canaux sont actuellement fermés. La situation est particulièrement tendue sur les canaux de l'Est de la France : canal de la Marne au Rhin, canal de Bourgogne, canal de la Meuse...
Les rivières et les fleuves ne sont pas en reste. La Loire connaît des niveaux particulièrement bas, avec des bancs de sable de plus en plus larges, rendant la navigation périlleuse par endroits.
La question des centrales nucléaires
Les débits des cours d'eau sont trop faibles et la température de l'eau est trop élevée. Cela engendre des conséquences désastreuses sur la biodiversité, avec par endroits une importante surmortalité des poissons.
La température de l'eau est également un paramètre que surveillent attentivement les gestionnaires de centrales nucléaires. Avec un dilemme à la clé : poursuivre les rejets des eaux de refroidissement des centrales, avec un impact possible sur l'environnement et la biodiversité, ou bien baisser la production d'électricité. Dans un contexte déjà tendu sur le marché de l'énergie, le gouvernement a autorisé samedi dernier à 5 centrales de poursuivre les rejets, malgré une température de l'eau déjà trop élevée.
Enfin, la sécheresse a également des conséquences sur l'agriculture et la viticulture. A Fitou (Aude), la récolte pour le muscat est traditionnellement la première des vendanges en France. Elle a démarré le 25 juillet dernier, soit deux jours plus tôt que le précédent record qui datait de... 2020 ! D'une façon générale, les vendanges seront partout très précoces cette année.