Des incendies au Chili hors de contrôle et plus destructeurs que jamais !
Cette année, les incendies ont été particulièrement destructeurs dans plusieurs régions du pays et ont fait au moins 24 morts selon un dernier bilan encore provisoire. Pourquoi une situation aussi dramatique à travers le pays ? Éléments de réponse.
Le Chili a signalé vendredi 329 incendies de forêt dans les régions centrales et méridionales du pays, dont 94 étaient actifs et 180 sous contrôle, tandis que 366 951 hectares ont été dévorés par les flammes.
Selon le bilan officiel, 24 personnes sont mortes, 2.196 autres ont reçu des soins médicaux, 344 ont dû être transférées dans des abris provisoires, le nombre total de victimes s'élève à 5.419 et 1.250 maisons ont été détruites. Les informations officielles proviennent du Service de prévention et de gestion des catastrophes (SENAPRED).
Cette année, les incendies sont particulièrement incontrôlés et destructeurs dans les parties centrales et méridionales du pays, les régions de Ñuble, Biobío et La Araucanía étant les plus touchées.
Le président Gabriel Boric a mis en garde contre les conditions météorologiques défavorables. "Ce seront des jours très difficiles pour le Chili", a-t-il déclaré.
4 raisons pour expliquer l'ampleur des incendies au Chili
Selon plusieurs spécialistes interrogés par BBC Mundo, quatre axes centraux expliquent la situation critique dans le pays transandin :
- Changement climatique et sécheresse : le Chili est frappé depuis quelque temps par une grave sécheresse que les scientifiques associent directement au changement climatique. Selon la fondation Aquae, le pays souffre de la pire sécheresse depuis 1950, si bien que le gouvernement a dû déclarer l'état d'urgence en matière d'eau dans de nombreuses régions du pays.
- Orographie favorable au vent : les nombreuses collines et vallées contribuent à augmenter la vitesse des vents qui propagent les flammes. Combinés à d'autres facteurs, les vents forts rendent les incendies plus dangereux et plus difficiles à contrôler.
- Influence des espèces végétales envahissantes : au cours des dernières décennies, le chêne indigène a cédé la place aux espèces de pin Insigne ou Radiata ou d'eucalyptus, introduites d'Amérique du Nord et d'Australie, qui dominent aujourd'hui les exploitations forestières largement répandues dans cette partie du pays. Ces pins et eucalyptus forment des blocs d'arbres cohérents dans lesquels les flammes peuvent facilement se propager.
- Exode rural : un autre facteur qui a aggravé le problème est le fait que les villes se sont récemment étendues et que les activités agricoles et les champs ont été abandonnés, ce qui augmente le risque de départ de feu.