Des colonies d'oiseaux marins sauvages dévastées par la grippe aviaire !
C'est un cri d'alarme particulièrement inquiétant : la Ligue de protection des oiseaux annonce que l'épidémie de grippe aviaire a fait des ravages en août, notamment chez les oiseaux marins sauvages. Les fous de Bassan, installés en Bretagne, ont été quasiment décimés…
L'épidémie de grippe aviaire a, semble-t-il, pris de l'ampleur en août en France. La Ligue de protection des oiseaux (LPO), par la voix de son fondateur, Allain Bougrain-Dubourg, s'inquiète des ravages effectués par le virus chez certains oiseaux sauvages marins, notamment en Bretagne.
La seule colonie de fous de Bassan en France, dans les Côtes-d'Armor, aurait été presque totalement décimée, avec des cadavres jonchant le sol et des nids pratiquement vidés de leurs petits…
Une épidémie mondiale
Le 1er juillet dernier, un premier cadavre de fou de Bassan était découvert au large de Perros-Guirec (Côtes-d'Armor), dans la réserve naturelle des Sept-Îles. Depuis, l'épidémie de grippe aviaire s'est amplifiée, et cette colonie d'oiseaux marins, la seule en France, semble avoir été décimée.
Certains photographes confient n'avoir "jamais vu ça" : des cadavres d'adultes comme d'oisillons jonchent les rochers, certains individus vivant au milieu de leurs congénères morts. 80% des nids seraient vides, désertés par leurs occupants en pleine période de nidification.
Et ce n'est pas la seule espèce concernée : des goélands argentés ont aussi été retrouvés morts, dans la même zone. Plus inquiétant, d'autres goélands ont été retrouvés contaminés sur l'île d'Oléron, ainsi que des vautours dans les Cévennes.
L'inquiétude grandit, car l'épidémie est désormais mondiale : une autre colonie de fous de Bassan, celle de Bass Rock, en Ecosse, s'est vue amputée de milliers d'oiseaux. C'est la plus peuplée du monde…
Des mesures choc inefficaces ?
Les volailles ont été particulièrement touchées en mars dernier en France par la grippe aviaire : dix millions d'entre elles avaient alors été abattues par précaution, pour éviter une propagation encore plus dévastatrice. Dans le Sud-Ouest (mais pas seulement), les élevages de canards avaient été totalement vidés en fin d'année pour essayer de stopper le virus, malgré les pertes financières engendrées pour la filière.
En moins d'un an, 1300 foyers de grippe aviaire ont déjà été repérés en France, en élevage comme dans la nature. Allain Bougrain-Dubourg espère toujours une intervention des pouvoirs publics pour sauver les animaux sauvages, mais reste pour l'instant sans réponse du ministère de l'Agriculture.
En attendant, dans les Côtes-d'Armor, les autorités locales demandent aux voyageurs sortant de la réserve naturelle des Sept-Îles de se changer et de désinfecter leurs chaussures avant tout contact avec des animaux domestiques, pour éviter toute propagation. Reste à savoir si cela sera suffisant, et si à terme d'autres virus ne viendront pas à nouveau dévaster notre faune sauvage, alors que le réchauffement climatique devrait favoriser l'émergence de nouvelles maladies…