Des anomalies de températures exceptionnelles ont été relevées au mois d'août au Svalbard

Les températures moyennes du mois d'août ont été particulièrement élevées au Svalbard, à tel point que certains scientifiques considèrent l'anomalie de température du secteur durant cette période comme "statistiquement impossible".

Svalbard
Les relevés de températures furent véritablement incroyables à Longyearbyen au Svalbard durant le mois d'août 2024 mais également durant tout l'été

Les températures se sont montrées exceptionnellement élevées ces dernières semaines du côté du Svalbard, notamment durant le mois d'août. Selon certains chercheurs, ces températures « ne devraient physiquement pas être possibles » sur cette région.

Une anomalie de température particulièrement marquée

Durant le mois d'août 2024, la moyenne mensuelle de température à Longyearbyen, une ancienne commune minière située dans l'archipel du Svalbard en mer du Groenland, a atteint 11°C. Si cette valeur semble assez peu élevée, il faut tout de même rappeler que cet ensemble d'îles se situe à une latitude de 78°N, bien plus au Nord que le cercle polaire.

Encore plus marquant, le record de la température moyenne mensuelle sur l'archipel avant cet exceptionnel mois d'août 2024 était de 10,1°C, record qui avait d'ailleurs été relevé le … mois précédent. Cette valeur était déjà extraordinaire pour le secteur, car avant 2020, aucune température moyenne mensuelle n'avait dépassé les 9°C.

Au final, cette température moyenne de 11°C représente une anomalie de température de +5°C par rapport à la période 1991-2020 sur l'archipel norvégien, ce qui est particulièrement important ! Autre preuve de ces températures exceptionnelles durant le mois d'août sur la région, une station a relevé plus de 20°C durant deux journées consécutives, alors qu'il n'avait jamais été observé plus de 18°C depuis le début des relevés météorologiques.

Ainsi, l'été 2024 fut le plus chaud jamais enregistré au Svalbard avec une température moyenne de +8,6°C, soit +3,1°C au-dessus de la moyenne de la période 1991-2020 sur le secteur. Celui-ci fut également le 3ème été consécutif à battre un record de température moyenne, le précédent datant de l'année 2023 avec une moyenne de +7,8°C.

Un réchauffement très important ces dernières années près du pôle Nord

Si les effets du réchauffement climatique anthropique sont visibles dans de nombreuses régions du monde, l'Arctique est une des régions les plus touchées par celui-ci. En effet, le climat se réchauffe, selon les chercheurs, quatre fois plus vite sur le secteur que par rapport à la moyenne mondiale.

Des records de température sont ainsi battus chaque année autour du cercle polaire arctique. Par exemple, la ville de Norman Wells au Canada, située à une latitude de 65°N, a frôlé les 38°C au mois de juillet dernier, la température la plus chaude jamais enregistrée dans le pays aussi près du pôle Nord.

Toutefois, c'est la situation du Svalbard qui marque aujourd'hui le plus les esprits dans la communauté scientifique. Les écarts enregistrés par rapport à la normale ces dernières semaines sont en effet considérés comme « physiquement impossibles » par certains chercheurs, montrant l'aspect véritablement exceptionnel des températures de l'été 2024 sur le secteur.

Cette véritable anomalie statistique n'est d'ailleurs pas sans conséquences pour la région. En effet, ces températures exceptionnellement élevées ont engendré une fonte importante des glaces sur le Svalbard cet été. Par exemple, le secteur a perdu en un seul jour 55 millimètres d'équivalent en eau, ce qui représente une fonte 5 fois supérieure à la normale !

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