Découverte de virus à haut risque dans des élevages d'animaux à fourrure en Chine : vers une nouvelle pandémie ?
Et si une nouvelle pandémie frappait la planète ? Le risque est réel, face à la découverte inquiétante faite par des chercheurs dans les entrailles d'animaux d'élevage à fourrure en Chine : 36 nouveaux virus, dont 13 potentiellement dangereux pour l'Homme.
Le virologue Edward Holmes, anciennement responsable de recherches sur le Covid-19, a mené une étude avec plusieurs scientifiques, une équipe dirigée par des Chinois, sur le danger potentiel de virus présents dans les élevages d'animaux à fourrure en Chine, là où les premiers cas de Covid-19 sont apparus fin 2019. Les résultats qu'ils ont obtenus sont particulièrement inquiétants !
125 virus, dont 13 nouveaux à "haut risque" pour l'Homme
Ces chercheurs ont séquencé le matériel génétique d'échantillons de poumons et d'intestins appartenant à 461 animaux à fourrure (visons, lapins, renards, chiens viverrins), morts de maladies en Chine entre 2021 et 2024. Tous venaient d'élevages à fourrure, mais certains avaient été élevés pour l'alimentation ou la médecine traditionnelle. Une cinquantaine étaient des animaux sauvages.
Leurs résultats, publiés le 4 septembre dans la revue Nature, montrent la découverte de dizaines de virus, certains nouveaux et avec un grand potentiel de transmission aux humains : au total, les chercheurs ont détecté 125 virus, dont 36 jamais découverts avant. 39 de ces virus, dont 13 totalement nouveaux, présentent un "risque élevé" de passer d'une espèce à l'autre, comme à l'Homme.
Dans la série des virus très inquiétants repérés, on trouve plusieurs types de grippe aviaire chez des cochons d'Inde, des visons et des rats musqués, mais aussi 7 types de coronavirus (aucun lié au Covid-19 toutefois).
Signal d'alarme pour un virus sous surveillance
Un coronavirus particulier est cependant très inquiétant : il s'agit du coronavirus de pipistrelle HKU5, retrouvé dans les poumons de deux visons d'élevage et déjà repéré auparavant chez des chauves-souris. C'est un virus parent du coronavirus responsable du MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), potentiellement mortel pour l'Homme.
Le virologue Edward Holmes estime que "ce virus doit être surveillé", le passage des chauves-souris aux visons représentant un "signal d'alarme". Puisque des milliers d'autres virus inconnus circulent sans doute parmi les mammifères sauvages, les scientifiques craignent que les fermes à fourrure ne favorisent leur transmission aux animaux d'élevage.
À terme, les humains pourraient être menacés. Edward Holmes estime d'ailleurs que "le commerce de la fourrure pourrait facilement engendrer une autre pandémie virale", lui qui est convaincu que le commerce d'animaux sauvages est à l'origine du Covid-19. Il va donc falloir surveiller activement les animaux d'élevage à fourrure pour éviter une prochaine pandémie...
Références de l'article :
Des virus à "haut risque" pour l'humain, détectés dans des élevages d'animaux à fourrure en Chine - Geo
Farmed fur animals harbour viruses with zoonotic spillover potential - Nature