Cette découverte majeure va peut-être révolutionner la lutte contre le cancer du sein !

Une révolution pour les 12% de femmes qui vont développer un cancer du sein au cours de leur vie ? Une étude du CNRS révèle l'existence d'une protéine jouant un rôle dans l'apparition des métastases chez les femmes malades.

Cancer sein femme ruban rose
En désactivant chimiquement la protéine SMYD2, ces chercheurs ont constaté 10 fois moins de métastases chez les souris malades. Un espoir pour les femmes atteintes d'un cancer du sein ?

Les progrès sont spectaculaires depuis quelques années dans la lutte contre le cancer. Une nouvelle trouvaille, révélée par des chercheurs du CNRS, s'attaque cette fois au cancer du sein chez la femme : une véritable révolution est en marche, car il s'agirait de bloquer le développement des métastases. Séquence explications.

Le rôle de la protéine SMYD2

Cette découverte majeure a été effectuée par une équipe franco-américaine de chercheurs, emmenée par le biologiste français Alexandre G. Casanova. Dans une étude publiée dans la revue Cell Discovery le 31 janvier dernier, ces scientifiques révèlent en effet le rôle primordial joué par une protéine dans le développement des métastases chez les femmes atteintes d'un cancer du sein.

Cette protéine existe dans toutes les cellules de notre corps : il s'agit de la protéine SMYD2. Ces chercheurs l'ont découverte alors qu'ils s'intéressaient aux mécanismes d'évolution des cancers du sein agressifs (tumeurs primaires) en métastases (tumeurs secondaires). Dans ce type de cancers, souvent réfractaires aux traitements, la protéine SMYD2 est présente en bien plus grande quantité dans les cellules atteintes.

La protéine en question serait donc responsable, partiellement au moins, du développement des métastases, souvent au foie, aux os, aux poumons ou au cerveau. Pourquoi, après avoir identifié cette protéine, pourrait-on alors sauver la vie des femmes malades ? Tout simplement parce ces chercheurs ont découvert qu'il était possible de bloquer chimiquement l'action de cette protéine !

Le traitement existe déjà !

La bonne nouvelle, c'est que le médicament, le traitement permettant de bloquer, d'inhiber l'activité de cette protéine, existe déjà ! Après de premiers essais sur des souris, aucun effet secondaire n'a été repéré, il reste donc maintenant à prouver qu'il fonctionne aussi chez l'Humain. Un tel ciblage de cette protéine empêcherait le développement de métastases et améliorerait significativement les chances de survie des patientes.

Concrètement, lorsque l'on plonge dans l'analyse de cette étude, il est expliqué que le développement des cellules métastatiques et leur migration dans le corps requiert la présence ou même la simple stimulation de la protéine SMYD2. Chez la souris, le blocage de cette protéine entraîne parfois une absence totale de métastases (et dix fois moins de métastases en moyenne) !

Un traitement préventif pourrait donc être mis en place chez les femmes atteintes d'un cancer primitif du sein, pour prévenir l'apparition de tumeurs secondaires. Il s'agit d'un premier pas prometteur, alors que l'on sait qu'une femme sur huit va développer un cancer du sein au cours de sa vie. Une telle thérapie précoce permettrait de faire gagner du temps aux équipes médicales pour traiter la tumeur principale ou trouver une alternative pour les tumeurs réfractaires.

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