Découverte incroyable ! Ils trouvent la plus ancienne ville perlière !
Cette ville, située dans la péninsule arabique à Umm Al Quwain au nord des Émirats arabes unis, serait antérieure à la montée de l'islam.
C'est près d'un ancien monastère chrétien découvert l'année dernière, sur l'île d'Al Sinniyah, que les archéologues ont détecté la plus ancienne ville perlière du golfe Persique. Dans leurs fouilles, ils ont trouvé les preuves d'une colonie florissante vieille de 1 300 ans (antérieure à la montée de l'islam) avec des centaines de maisons où vivaient plusieurs milliers de personnes.
"Il s'agit d'une découverte d'une importance majeure pour l'histoire d'Umm Al Quwain, des Émirats arabes unis et du golfe Persique au sens large", rapporte Majid bin Saud Al Mualla, président du département du tourisme et de l'archéologie d'Umm Al Quwain, un des émirats des Émirats arabes unis.
En effet, il s'agissait d'une importante colonie perlière, c'est-à-dire que la vie de cette cité tournait autour du commerce des perles : "C'était une ville comme les villes minières des vallées galloises ou l'industrie automobile de Detroit. C'était grand et important", explique Timothy Power, membre de l'équipe qui a découvert le site et professeur à l'Université des Emirats Arabes Unis.
"La perle est un élément essentiel de nos moyens de subsistance et de notre patrimoine depuis plus de 7 000 ans, et certaines des premières preuves connues de la perle proviennent de tombes néolithiques à Umm Al Quwain", détaille Majid bin Saud Al Mualla avant d'ajouter : "Pour la première fois, nous avons l'opportunité d'étudier une ville perlière d'il y a plus de 1 300 ans."
Certes, les sources historiques évoquent ces villes perlières mais c'est la première fois qu'une d'entre elles est étudiée, documentée et fouillée. Le site est particulièrement bien préservé car les habitants ont quitté l'île et ne l'ont jamais réoccupée. Du fait de la proximité avec le monastère, les chercheurs pensaient "à l'origine que c'était un village au service des moines".
Dans cette ville de 12 hectares se mélangeaient les palais des riches marchands et des élites de la société et des petites maisons, plus modestes certainement habitées par les pêcheurs les plus pauvres. Pendant ces 200 ans d'occupation, la population a fait du commerce de perle avec les pays du monde entier.
Les archéologues ont retrouvé plusieurs perles, un poids de plongeur de perles (matériel qui permettait aux plongeurs de descendre en profondeur dans l'eau), et un énorme monticule de coquilles d'huîtres ouvertes et jetées résultant des déchets industriels du commerce de perles. Ces dernières étaient échangées contre des marchandises en provenance d'Inde notamment.
"Douze pour cent des céramiques trouvées là-bas avaient été importées d'Inde", révèle le professeur Power. Les eaux peu profondes et chaudes du golfe étaient connues pour produire certaines des perles les plus prisées au monde. Un commerce prospère mais pas sans risque : la pêche à la perle était un métier difficile où les plongeurs risquaient leur vie.
L'emplacement de la cité n'a pas été choisi au hasard. L'île d'al Sinniyah, en forme de plusieurs doigts, protège le lagon de Khor Al Beida bordé de mangroves. Proche des lits de perles, le lagon abrité constituait un bon port naturel et était une source de roche de plage, matière utilisée pour la construction des murs des maisons. Les toits étaient probablement faits de troncs de palmiers importés.