Découverte : mieux anticiper les éruptions volcaniques grâce... au CO2 !
Des chercheurs américains révèlent dans une étude que le dioxyde de carbone jouerait un rôle dans le déclenchement des éruptions volcaniques de type explosif. De quoi mieux anticiper ces catastrophes à l'avenir ?
L'étude dévoilée par des chercheurs américains le 7 août dernier dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences est peut-être révolutionnaire : on y découvre le rôle moteur joué par le dioxyde de carbone dans les éruptions volcaniques de type explosif. De quoi améliorer la prévention de ces catastrophes ?
Du CO2 accumulé dans le magma
Il s'agit donc d'un paradigme nouveau qui met en jeu le CO2, déjà principal responsable du réchauffement climatique. Cette fois, celui-ci possède un rôle prépondérant dans l'une catastrophes naturelles les plus violentes sur notre planète : l'éruption volcanique explosive. Avant cette publication, les scientifiques évoquaient le double rôle de l'eau et du magma qui, mêlés, formaient une cheminée au potentiel éruptif énorme, prenant sa source dans la croûte terrestre, à une faible profondeur.
Désormais, les chercheurs estiment que de nombreux volcans ont des racines à 20 ou 30 km sous la surface terrestre : si profondément, le magna n'est plus alimenté par de l'eau mais par un gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone. C'est donc le CO2 qui, accumulé dans le magma, serait la cause du déclenchement des éruptions volcaniques explosives !
Comment ces résultats ont-ils été mis au jour ? Tout simplement en étudiant le volcan de Fogo, au Cap-Vert, au large du Sénégal, qui est le témoin de cette découverte révolutionnaire. Les chercheurs ont mesuré à l'aide d'un densimètre le taux de dioxyde de carbone pour mieux comprendre la constitution du volcan : quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils ont découvert que les roches volcaniques extraites de Fogo étaient très riches en CO2 !
Mieux anticiper les risques pour la population
Cette découverte va sans doute nous permettre de comprendre comment se déclenche une éruption volcanique, en remontant à sa source. Avec un tel outil à disposition des pouvoirs publics, les risques d'explosion volcanique ou de nuages de cendres destructeurs seraient ainsi mieux identifiés et mieux anticipés. N'oublions pas que dans notre histoire récente, de nombreux volcans se sont réveillés sans avoir été répertoriés par les scientifiques...
D'autant que la probabilité qu'une éruption majeure se déroule avant 2100 serait sous-estimée, selon certains experts. Des volcans en sommeil auraient même un potentiel de destruction très important : on estime à 1 sur 6 le risque qu'une éruption volcanique massive frappe plusieurs zones géographiques dans les prochaines années...