Cyclone Batsirai à La Réunion : 12 blessés, l’alerte rouge maintenue
La Réunion a été touchée ces dernières heures par le cyclone Batsirai qui a longé la côte nord-nord-ouest de l’île, apportant des vents violents et des pluies diluviennes. L’alerte rouge est maintenue en raison du déplacement très lent du système tropical.
En plein cœur de la saison cyclonique dans le sud-ouest de l’océan Indien, Batsirai retient toute l’attention depuis le début de la semaine. Il s’agit du deuxième système tropical de la saison débutée en novembre et qui connaît pour l’heure une activité plus faible que la normale. Après avoir touché l’île Maurice où le cyclone a fait un mort et provoqué quelques dégâts tels que des arbres déracinés ou des coupures d’eau et d’électricité, La Réunion a été mise en alerte rouge. Le préfet a alors décrété le confinement de la population, en cours depuis mercredi soir.
Des vents jusqu’à 150 km/h, plus de 1000 mm de pluie
Batsirai a évolué très lentement, se déplaçant souvent à moins de 10 km/h. C’est ce jeudi à la mi-journée qu’il était situé au plus près de La Réunion, à quelque 190 km du littoral nord-nord-ouest. Très logiquement, c’est donc cette zone ainsi que les reliefs qui ont essuyée les plus fortes rafales de vent. Conformément aux prévisions, elles ont atteint près de 150 km/h sur les hauteurs comme à Bellecombe (2245 m) avec une pointe à 145 km/h tandis qu’en plaine, les rafales ont souvent dépassé les 100 km/h, jusqu’à 121 km/h relevés à l'aéroport Roland Garros, près de Saint-Denis.
Outre les vents, les pluies se sont également avérées très intenses. Alors que l’épisode a débuté dès mercredi matin, il prendra fin dans la nuit de jeudi à vendredi. Ainsi, en moins de 48 heures, les cumuls ont ponctuellement dépassé les 1000 mm à proximité du Piton de la Fournaise. Si ce cumul est bien évidemment considérable, équivalent un an et demi de précipitations à Paris, cela correspond à "seulement" 30 jours de pluie, février étant habituellement le mois plus pluvieux de l’année car se situant au milieu de la saison cyclonique.
Enfin, le littoral a été particulièrement secoué avec une très forte houle. Au large immédiat des côtes, les vagues ont atteint 10 à 12 mètres de hauteur. D’ailleurs, la Route du Littoral, reliant Saint-Denis à La Possession, a dû être rapidement fermée à la circulation en raison des risques d’inondations mais aussi d’éboulements. Les aéroports de l’île, ainsi que tous les établissements scolaires et publics, ont été fermés pour une durée indéterminée, conformément à la procédure en cas de déclenchement de l’alerte rouge.
Des dégâts limités, Madagascar désormais sous la menace
Moins intense et plus éloigné que le cyclone Gamède en 2007, Batsirai a causé des dégâts relativement limités, un soulagement pour les 860 000 habitants de l’île. Selon un premier bilan, jusqu’à 61 000 foyers ont été privés d’électricité tandis près de 50 000 abonnés se sont retrouvés sans eau potable. Des branches et quelques arbres jonchaient par ailleurs au réveil les chaussées du nord et de l’est du département, constituant les principaux dégâts. Le préfet a par ailleurs annoncé que les écoles resteront fermées vendredi, ne rouvrant ainsi que lundi matin.
Désormais, le cyclone se dirige lentement vers la côte Est de Madagascar et notamment la région de Mahanoro où il devrait toucher terre en journée de samedi au stade de Cyclone Tropical Intense. Un impact majeur apparait donc probable pour cette région avec des vents violents ponctuellement supérieurs à 150 km/h, une surcote pouvant atteindre 2 mètres et de fortes pluies engendrant des inondations dans la moitié sud de l’île.